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La gratitude | 91
 L’instruction | 67

 78  | La Sagesse Féminine   instruction claire et détaillée.  c’est complètement faux, car la vie conjugale nécessite une   La gratitude | 83  qu’elle était heureuse, joyeuse, qu’elle ne se disputait   Lorsque son mari constata le changement chez sa femme,   mari !  raison l’humiliation, devienne indif

 plus pertinent, car personne n’accorde à la femme autant de   d’eau pendant trois jours, ils réagirent par des reproches, et   en pleurant gratuitement, le Saint béni soit-Il décréta des
 bienfaits que lui.   il est dit (Exode 15:24) : ”Le peuple murmura contre Moché           pleurs pour  les  générations futures. Je  dis  alors  au  Saint
 Il est bien sûr impossible d’écrire tous les bienfaits que la   en disant : ”Que boirons-nous ?” Puis au verset suivant :   béni soit-Il : ”Maître du monde, je crois en Toi d’une foi
 femme et son mari se font mutuellement. Mais ils veilleront   ”C’est alors qu’Il lui imposa une loi et un jugement, et qu’Il   parfaite que Tu es juste et droit, et que toutes Tes actions
 au moins à écrire les plus significatifs et les plus évidents,   le mit à l’épreuve.” Rachi commente : ”Il mit le peuple à   sont véridiques. Pourtant je ne comprends pas : Est-ce pour
 tout en prenant soin à chaque occasion d’ajouter d’autres   l’épreuve. Il vit la raideur de sa nuque, car ils ne prirent pas   avoir pleuré vainement une seule fois que le peuple d’Israël
 bienfaits à cette liste.   conseil auprès de Moché en disant : Prie pour la miséricorde   doit être condamné à une punition aussi terrible ? Des pleurs
            divine, afin que nous ayons de l’eau à boire. Mais ils se                      renouvelés  dans  toutes  les  générations ?  La  destruction
 Merci aussi pour le devoir accompli   plaignirent.”                                       des  deux  Temples,  la  mort  cruelle  de  millions  de  Juifs,
 Il existe une erreur répandue, selon laquelle il ne faut   Ce commentaire de Rachi nous révèle la distinction entre   des souffrances inouïes durant les exils et maintenant des
                                                                                           attentats ; des malheurs se succédant les uns aux autres, les
 reconnaître que les bienfaits non obligatoires d’autrui. Par   une requête de miséricorde et une plainte. On comprend   problèmes complexes d’entente conjugale et les maladies,
 exemple, selon le contrat de mariage (Ketouba) le mari est   que si le peuple avait demandé correctement à Moché de   que D. ait pitié de nous. Tout cela à cause de pleurs versés
 obligé de nourrir sa femme et comme il ne fait que remplir   prier pour la miséricorde divine, ils n’auraient pas fauté ;   en vain ? Cette faute est-elle si grave ? Finalement qu’ont-
 son obligation, elle se croit donc dispensée de lui montrer   mais  leurs  plaintes  trahirent  leur  mauvais  caractère  et  la   ils fait ? Ils ont un peu pleuré. Ils n’ont commis ni adultère,
 sa reconnaissance. Inversement, le mari pense qu’il est   raideur de leur nuque. La fine distinction du saint Rachi est   ni idolâtrie : ils n’ont fait que pleurer ! Et nous subissons
 dispensé de remercier sa femme qui s’occupe des enfants,   la même qui sépare la vraie prière, grâce à laquelle il est   pour cela des punitions interminables ! Des pleurs pour
 parce que cela fait partie de ses fonctions, etc.   possible d’opérer tous les saluts, de la ”prière”  (si on peut
            la qualifier ainsi) qui non seulement n’est pas exaucée, mais                  les générations futures ! Aucune autre faute de la Tora n’a
 Pourtant, cela est injuste, car chacun doit remercier l’autre   éveille seulement des rigueurs sur l’homme, que D. nous en   entraîné une punition aussi amère : même pas un millionième
 pour toute chose faite par l’autre et dont il jouit ! Par exemple :   préserve.           de cette punition !
 l’enfant doit remercier ses parents qui l’ont élevé et il ne                              La  réponse  à  ces  difficiles  questions  est  la  suivante :  le
 peut dire : ”Ils m’ont engendré et il est tout à fait normal   La repentance du cœur      Saint béni soit-Il nous apprend que la faute qui l’irrite le
 qu’ils s’occupent de moi.” Il est vrai que c’est leur devoir,                             plus est l’ingratitude ! La pleurnicherie ! Toute autre faute,
 mais de son côté, il doit les remercier, car finalement il jouit   Il faut savoir que la Tora n’est ni un livre d’histoire, ni un   la pire qui soit, même volontaire, est perçue tout autrement
 de leurs soins. Un autre exemple : l’employé doit remercier   recueil d’anecdotes, que D. nous en préserve. Mais tout ce   par HaChem. Car HaChem sait que l’homme a un mauvais
 son employeur pour son salaire, même s’il travaille et reçoit   qui y écrit vient enseigner à tous ce qu’HaChem veut de   penchant et qu’il est travaillé par des désirs matériels.
 sa paye en bonne et due forme. De même, l’employeur doit   nous. Celui qui lit la Tora comme un récit, sans en déduire   Cela aussi est terrible, mais pas comparable au vice de
 remercier l’employé pour le travail accompli, même s’il   des leçons pour lui-même, n’étudie pas la Tora. Dans le saint   l’ingratitude. Car après toutes les bontés d’HaChem envers
 paie un juste salaire. Et il en va de même pour toute chose.  Zohar, rabbi Eliezer, le fils de rabbi Chimon, maudit ceux
            qui lisent la Tora comme des faits historiques. Nous devons                    l’homme – Il lui donne la vie, lui fait du bien ; Il le sort
 Il est bon de remercier  donc chercher le message la Tora, lorsqu’elle rapporte les       d’endroits malpropres, de l’égout, de l’ordure, de la maison
                                                                                           d’esclavage –  après  toutes  ces  années de délivrances,
            plaintes du peuple. Or, nous constatons ici une chose terrible :
 Certaines  femmes  se  demanderont  :  ”Pourquoi  devrais-  après avoir assisté à des miracles et à des prodiges jamais   l’homme  continue  à  pleurer ?  Des  pleurs  vains ?  Alors
 je être reconnaissante pour les bienfaits de mon mari ? A   vus auparavant, ni quantitativement ni qualitativement, ils   c’était comme si D. disait : ”Il faut leur enseigner que cette
 force de le complimenter, il risque de s’enorgueillir !” La   se plaignirent à la première épreuve ! Immédiatement après   pleurnicherie est pire que tout.” D. nous montre alors les
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