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L’ANTIQUITE
Déclin et destruction • Fonctionnaires et scribes chargés de l’ad-
En 330 av. J.-C., Alexandre le Grand s’empa- ministration et de la gestion des tributs
ra de Persépolis. Selon les récits antiques, il • Prêtres et officiants supervisant les rites
autorisa le pillage et l’incendie de la cité, geste religieux
à la fois politique et symbolique, marquant la • Gardes et soldats assurant la sécurité du
fin de l’Empire achéménide et la fusion des palais et des cérémonies
cultures grecque et perse. Les flammes rava- La diversité des acteurs reflète l’unité adminis-
gèrent palais et trésors, mais les fondations et trative et culturelle recherchée par les Aché-
les colonnes résistèrent au temps. ménides dans l’ensemble de leurs territoires.
La vie quotidienne à Persépolis Habitat et organisation urbaine
Un centre cérémoniel plus qu’une cité Sur la terrasse monumentale, on ne retrouve
aujourd’hui que les palais et les salles hypos-
permanente La cité de Persépolis n’était pas
tyles. Les quartiers d’habitation de la ville
un lieu d’habitation continue, mais un centre à
basse, où résidaient artisans, commerçants et
vocation cérémonielle et rituelle. Elle accueil-
serviteurs, ont entièrement disparu sous les
lait principalement, lors des fêtes du Nouvel
siècles de sédimentation.
An perse, les délégations des satrapies ve-
Les fouilles archéologiques ont néanmoins
nues apporter leurs tributs et participer aux
confirmé l’existence de maisons organisées
cérémonies officielles. Cette occupation sai-
autour de cours intérieures, mais dont les
sonnière explique en partie la rareté des ves-
structures en matériaux périssables ne se sont
tiges d’habitations sur le site même.
pas conservées.
Les principaux acteurs du quotidien Approvisionnement
et alimentation
• Ouvriers et tailleurs de pierre recrutés dans toutes
les provinces de l’empire L’approvisionnement en vivres se faisait par
l’apport de denrées des satrapies : céréales
• Artisans spécialisés (sculpteurs, orfèvres, potiers)
pour la décoration et la fabrication d’objets rituels. d’Irak, vin de Phénicie, fruits secs de Suse,
et légumes du Fars. L’eau était acheminée par
des qanats depuis les vallées proches pour
alimenter les fontaines des palais et les be-
soins quotidiens des cérémonies.
Bien que les banquets fastueux aient marqué
la mémoire, l’étude du site révèle surtout une
logistique complexe destinée à gérer chaque
printemps l’arrivée de milliers de convives et
visiteurs.