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L’ANTIQUITE
rejette la ligne spartiate vers l’arrière. Dans
l’Antiquité, on parle d’« effet bélier ». Les La-
cédémoniens, restés à 12 rangs, subissent un
rapport de pression de 4 :1 sur le front décisif.
3. Couverture des flancs par la cavalerie
La cavalerie thébaine (≈ 1500) part en avant
pour chasser la cavalerie laconienne (≈ 1000),
jugée plus légère. Une fois le champ libre, elle
se rabat sur les peltastes spartiates et harcèle
leur droite. Sans écran de chevaux, les ho-
plites spartiates subissent les projectiles puis
voient fondre la phalange ultra-profonde :
isolement + désorganisation.
4. Commandement décentralisé
Épaminondas distribue des consignes
simples : • « Suivez la bannière » pour la
gauche ; • « Tenez la ligne et ne chargez pas
» pour la droite. Cette clarté permet une exé-
cution presque automatique, même si le géné-
ral tombe. Plutarque souligne que chaque
taxeiarque connaît son rôle ; on retrouve là un
embryon de « mission command » moderne.
1. premier contact violent sur le point
faible spartiate ; 5. Le poids du symbole
2. aile droite thébaine n’entre en mêlée En visant personnellement Cleombrote (placé
que si le choc initial ne suffit pas. au centre droit), Épaminondas transforme
C’est la première application théori- l’aile gauche en guillotine politique. La mort du
sée de la concentration de forces sur roi laconien, survenue dans la première demi-
un secteur réduit – l’ancêtre du heure, casse la chaîne de commandement
Schwerpunkt prussien. spartiate ; les contingents alliés vacillent, cer-
2. Profondeur = puissance tains se retirent sans combat. La tactique mili-
Pourquoi 50 rangs fonctionnent-ils ? Parce taire atteint son objectif psychologique :
que la poussée (« ὠθισμός ») se fait en tuer la légende avant même de finir la bataille.
colonne : la masse arrière transmet le
poids, brise les boucliers adverses, puis