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L’ANTIQUITE

LA BATAILLE DE LEUCTRES

Question pour toi : comment une cité de 30

000 habitants à peine ose t-elle défier l’État-
caserne spartiate ?
Parce que les Béotiens se savent numérique-

ment faibles mais intellectuellement affûtés et

qu’ils ont repensé la phalange.

Les forces en présence

La bataille de Leuctres/ quand une

poignée de Bœotiens

brisa le mythe spartiate.

Pourquoi cet affrontement compte encore
Le 6 juillet 371 av. J.-C., dans une plaine

poussiéreuse de Béotie, l’armé-e thébaine
d’Épaminondas pulvérise la phalange jusque-

là “invincible” de Sparte. En une matinée, la
géopolitique grecque bascule : l’hégémonie
spartiate s’écroule, la réputation des hoplites

lacédémoniens s’effondre, et Thèbes ouvre
une très courte mais intense décennie de do- L’idée géniale : la phalange

mination, prélude au bouleversement macédo-
en « couteau oblique »
nien.
Épaminondas refait la géométrie : il épaissit
Avant le choc : tensions,
son aile gauche à plus de cinquante rangs au
ego et stratégie lieu des huit traditionnels, y cale la Bande
Après la guerre du Péloponnèse, Sparte im- sacrée et “refuse” son aile droite, légèrement

pose partout des garnisons et des régimes oli- en retrait. Cette formation en ordre oblique
garchiques. Thèbes, humiliée puis brièvement concentre la masse là où il veut frapper le roi

occupée en 382, rumine sa revanche. Quand Cléombrote en personne. Imagine un mar-
les Spartiates exigent la dissolution de la Con- teau : le manche (aile droite) donne l’équi-

fédération béotienne, Épaminondas refuse libre, la tête (aile gauche) assène le coup.
net. Le roi Cléombrote II traverse alors L’innovation est tellement choc que Philippe II

l’isthme de Corinthe et franchit d’un élan la de Macédoine l’étudiera enfant lorsqu’il vit en
Béotie, persuadé d’écraser ses adversaires en otage à Thèbes.
terrain ouvert.