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HISTOIRE





                                          LA BATAILLE D’ESSLING




                                                               Très vite, Napoléon ramena de force ses meil-

                                                               leures troupes d’Espagne et mobilisa une nou-
                                                               velle armée d’Allemagne, forte de 230 000
                                                               hommes, sous le commandement de maré-

                                                               chaux expérimentés (Lannes, Davout, Bes-

                                                               sières).
                                                               La rapidité de l’offensive autrichienne en Ba-
                                                               vière surprit pourtant les Français et força Na-

                                                               poléon à prendre la direction personnelle des
                                                               opérations en avril 18092.
                    La bataille d’Essling

         Introduction                                                 Préparatifs de la traversée
         La bataille d’Essling, parfois appelée bataille
                                                                                du Danube
         d’Aspern-Essling, opposa les armées fran-
                                                               Pour forcer le passage du Danube, Napoléon
         çaise et autrichienne les 21 et 22 mai 1809, à
                                                               retint l’île de Lobau, en aval de Vienne, car
         une dizaine de kilomètres à l’est de Vienne,
                                                               elle offrait :
         sur la rive nord du Danube.

         Elle se solda par une victoire défensive autri-
                                                               •  une superficie suffisante pour y dissimuler
         chienne, marquée par près de 45 000 pertes
                                                               une armée entière ;
         totales et la mort du maréchal Lannes, frappé
                                                               •  des bois permettant de masquer les tra-
         le 22 mai et décédé le 31 mai des suites de
                                                               vaux ;
         ses blessures.
                                                               •  un bras large (700 m) côté français et un

                            Contexte                           bras plus étroit (150 m) côté autrichien, proté-
                                                               gé par un « rentrant » facilitant la défense des
         En 1809, l’Autriche, désireuse de venger la
                                                               ponts.
         défaite d’Austerlitz (1805) et de rétablir son
                                                               Deux ponts de bateaux furent jetés le 19 mai
         influence en Europe centrale, décida de
                                                               1809 :
         rompre la trêve avec la France. L’archiduc
         Charles, conscient des faiblesses de son ar-
                                                               1.  du grand bras (rive droite → île de Lobau)
         mée en 1805, mit en œuvre d’importantes ré-

         formes : création de corps d’armée indépen-
                                                               2.   du petit bras (île de Lobau → rive gauche)
         dants, modernisation de l’administration mili-

         taire et levée de la Landwehr, une milice de
         conscription de masse pouvant fournir jusqu’à         La maîtrise de ces ponts devint cruciale, no-

         180 000 hommes supplémentaires.                       tamment face à la crue du fleuve et aux débris
                                                               lâchés par les Autrichiens depuis l’amont
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