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DICTIONNAIRE CRITIQUE DU CANNABIS



               sa tête des présidents qui, à en juger par les résultats lamentables
               obtenus, ont oublié que le L de cet acronyme signifiait « lutte » ; le
               nombre des sujets toxicomanes n'ayant cessé de croître, tout comme
               la diffusion du cannabis et la concentration en THC des produits
               en circulation. Ces présidents ont pour nom : Nicole Maestracci,
               Didier  Jayle,  Étienne  Apaire,  Danièle  Jourdain-Menninger. C'est
               cette dernière qui fit transformer l'acronyme MILDT en celui de
               MILDECA, évacuant les termes de drogues et toxicomanies que tous
               comprenaient pour les remplacer par ceux de conduites addictives
               (la belle affaire !). Le plus récemment nommé (mars 2017) est le
               docteur Nicolas Prisse. Ayant été conseiller en Santé publique de
               Madame Marisol Touraine, cela ne laisse pas (trop) espérer une
               rupture avec les errements antérieurs…


               Modération
               Le conseil de modération, largement diffusé pour les drogues
               licites, que sont le tabac et l'alcool, est un cache misère pour ces
               deux drogues qu'on est incapable désormais d'interdire. Ce conseil
               fait en quelque sorte la part du feu. Il fonctionne assez bien pour
               l'alcool, même si en France les alcoolo-dépendants sont au nombre
               de 4 à 5 millions. Ceux-ci sont rarement ivres ; ils ont besoin de
               la présence permanente d'une certaine quantité d'alcool dans leur
               sang (et partant dans leur cerveau) pour ne pas se sentir mal. Ils ont
               toujours de « bonnes raisons » pour que ne se passe un jour sans la
               moindre consommation d'alcool sous toutes ses formes (y compris
               bière, cidre, poiré). Le conseil de  modération est encore moins
               efficace pour le tabac et sa nicotine, puisque un français sur trois,
               après 15 ans est irrépressiblement fumeur, en dépit du désir que
               beaucoup expriment de vouloir arrêter. La pédagogie développée, les
               campagnes publicitaires s'abiment sur une intense addiction. Ceux
               qui militent pour la légalisation des autres drogues s'appliquent à
               occulter les graves conséquences prévisibles, en faisant miroiter leur


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