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DROGUE DURE
estropiés dont il est responsable, le terme doux paraît manifestement
inadéquat.
Les prosélytes du cannabis ont voulu en faire une drogue douce, ce
qu'il n'est pas. Son THC* est à l'origine d'une dépendance psychique
forte, mais aussi d'une dépendance physique, même si elle s'exprime
tardivement après l'arrêt de l'intoxication et sur un mode « effiloché »,
en raison de sa très lente élimination.
Les méfaits physiques du cannabis sont supérieurs à ceux du
tabac, et ses méfaits psychiques sont pires (ivresse, désinhibition,
perturbations cognitives), au point de pouvoir verser dans le champ
de la psychiatrie (anxiété, dépression, schizophrénie, incitation à
d'autres toxicomanies).
Sur la base de la distinction drogues douces vs. drogues dures, ces
premières sont licites (en vente libre ; caféine, tabac, alcool) tandis
que ces secondes sont illicites et partant interdites à la détention,
à la vente, à la consommation (cannabis, cocaïne et dérivés,
amphétamine et dérivés, cathinone et dérivés, ecstasy, méthadone,
morphiniques (codéine jusqu'à récemment exceptée), héroïne…
L'alcool, drogue douce licite, est à l'origine de 49.000 morts
annuelles et de nombreux handicaps. L'intensité de certains abus
en fait une drogue très dure, puisque les manifestations physiques
d'abstinence peuvent mettre en jeu le pronostic vital, alors qu'on ne
meurt pas d'une abstinence à l'héroïne. Le cannabis n'est pas une
drogue douce, c'est une drogue lente, très lente même, dont les effets
perdurent aussi longtemps que sa présence dans l'organisme.
Drogue dure
Dans son assertion classique, c'est une drogue qui entraîne à la fois
une dépendance psychique* et une dépendance physique* ; cette
dernière correspond au fait que le syndrome de sevrage comporte
des manifestations physiques. Cette définition est illustrée d'une
façon maximale par l'héroïne.
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