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ÉPIGÉNÉTIQUE



                 libérera ultérieurement au très long cours et, ainsi, stimulera très
                 longtemps les récepteurs CB1*, d'une façon toute indépendante
                 du niveau de transmission neuronale. Les principaux
                 endocannabinoïdes sont l'anandamide*, le diarachidonoyglycérol
                 (DAG )* ; le noladin ether* ; la N arachidonoyl dopamine (NADA)* ;
                 la virodhamine*…


                 Épigénétique
                 Des  données  récentes  établissent  l'existence  de  modifications
                 épigénétiques centrales et périphériques chez des individus (humains
                 et animaux d'expérience) exposés au cannabis. Ces modifications
                 épigénétiques correspondent à des modifications chromosomiques
                 qui retentissent sur le phénotype et qui sont héritables. Elles sont
                 à l'origine de modifications fonctionnelles durables, en modifiant
                 l'expression des gènes, sans altérer cependant le programme génétique
                 lié aux séquences de l'ADN. Si les enfants des consommateurs de
                 cannabis reçoivent une éducation influencée par le comportement
                 de leurs parents, ils pourront en outre hériter de ces modifications
                 épigénétiques, qui retentiront sur l'expression de certains de leurs
                 gènes (Revue de Szutorisz et Hurd, Biol. Psychiatry 2015). Paraphrasant
                 la Bible, on pourrait dire : Les parents ont fumé le cannabis vert, ils en
                 furent perturbés et leurs enfants en ont eu les neurones agacés.

                 Escalade

                 En matière de toxicomanie, l'escalade correspond à cette situation où
                 le sujet voyant s'épuiser les effets que lui procurait une drogue (par
                 le jeu d'une tolérance* ; i.e. d'une diminution de l'intensité de l'effet,
                 au point que l'effet devient imperceptible) s'applique à relancer la
                 transmission dopaminergique dans son noyau accumbens* en
                 faisant appel à une autre drogue plus puissante ; puis à une autre
                 encore. Il grimpe ainsi sur l'échelle des toxicomanies, vers son
                 barreau le plus élevé, celui de l'héroïne.


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