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DICTIONNAIRE CRITIQUE DU CANNABIS
Tous les consommateurs d'héroïne sont passés par le barreau du
cannabis. Ce constat dérange au plus haut point (et on le comprend)
ceux qui veulent obtenir la légalisation du cannabis. Pourtant
on assiste à l'ascension parallèle du nombre de consommateurs
d'héroïne et de consommateurs de cannabis.
Pour contester l'escalade, certains érigent en preuve le fait qu'il y a
5 fois moins de consommateurs d'héroïne que de cannabis. Il s'agit
en fait d'un gradient. L'escalade qu'ils contestent est en deçà de la
réalité ; cette réalité est celle, encore pire, de la polytoxicomanie.
Le consommateur de cannabis qui sent s'amenuiser les effets de
cette drogue ne l'abandonne pas pour passer à une autre drogue ;
il ajoute en fait au cannabis une autre drogue, puis une autre
encore, aboutissant à ces polytoxicomanies qui sont de plus en
plus fréquemment observées. Dans l'escalade (en montagne), on
abandonne une prise précédente pour se saisir d'une autre. La
toxicomanie est un continuum, marqué par la recherche du « toujours
plus, toujours plus souvent, toujours plus fort », avec un besoin qui
devient de plus en plus tyrannique. Le cannabis apparaît comme
l'un des barreaux de l'échelle des toxicomanies. Cette échelle part
de la caféine ; elle comporte des barreaux pour le tabac (nicotine),
l'alcool, le cannabis/THC, l'ecstasy, la cocaïne, les amphétamines et
les cathinones, les produits de substitution à l'héroïne (méthadone,
buprénorphine à haut dosage) ; elle culmine avec l'héroïne, sniffée,
fumée et, pire encore, injectée ; cette héroïne qui affecte gravement
près de 200.000 de nos concitoyens.
Éveil
État de conscience qui permet de percevoir dans l'environnement,
de façon aigüe, les principaux éléments et événements. Les
psychoanaleptiques (telle la caféine), les nooanaleptiques
d'une façon encore plus puissante (tels les cocaïniques, les
amphétaminiques) stimulent cet éveil ; à l'opposé on trouve les
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