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EXPÉRIMENTATION
psycholeptiques, au nombre desquels les benzodiazépines, l'alcool,
le cannabis ; à un degré de plus, les hypnotiques qui suppriment
l'éveil d'une façon qui peut être réversée par des stimulations
intenses ; et les anesthésiques généraux qui l'abolissent à un degré
tel qu'on ne peut y mettre fin par des stimulations, fussent-elles très
intenses. Certains usent (et bientôt abusent) du cannabis, le soir,
pour faciliter leur entrée dans le sommeil. Leurs débuts de matinée
sont dans le sillage de ce qui marquait le début de leur nuit. Sur la
route, au collège ou au lycée, sur le lieu de travail les performances
s'en trouvent affectées. Ses effets peuvent s'ajouter à ceux d'autres
substances psycholeptiques/sédatives : outre celles précitées, il
peut s'agir des reliquats matinaux de l'Imovane ®, du Stilnox ®, de
benzodiazépines hypnotiques ou simplement d'anxiolytiques, tel
le méprobamate (retiré du marché), ou les antihistaminiques H1
(utilisés pour leurs propriétés antiallergiques) qui franchissent la
barrière hémato-encéphalique*.
Expérimentation
L'expérimentation d'une drogue, dont le cannabis, correspond au
fait de l'essayer, par curiosité, pour savoir ce que ça fait, par le jeu
d'incitations, pour ne pas se démarquer d'un groupe, pour désobéir
à la loi ou aux parents, pour pouvoir prétendre ultérieurement que
l'on connaît, que l'on appartient à la grande famille des haschischins.
Le premier joint est en général offert, « c'est gratos » ; équivalent de
l'« échantillon médical gratuit » d'autrefois. Il fait naître l'appétence
et bientôt fera de l'utilisateur un adepte, un « accro », un sujet « ad-
dicte ». Les chiffres de la consommation du cannabis chez nos jeunes,
avec toute l'imprécision que comportent des données déclaratives,
font état de 1.400.000 usagers réguliers, qui consomment environ
un joint tous les 3 jours ; ce qui est considérable s'agissant d'une
drogue illicite, d'un certain prix, qu'il faut ajouter à celui du tabac.
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