Page 39 - LUX in NOCTE n°1
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Le stress est éliminé immédiatement à travers le reflex inconditionnel du cri. Entendre
une mélopée délicate et soutenue, de faible intensité à la place du cri, crée de
l’incompréhension par rapport à la mémoire. Il se déclenche une recherche inconsciente
d’un référentiel organique ou affectif qui introuvable, conforte la valeur mystérieuse,
facilement associée au sacré, de ce genre de mélodie. Cette recherche indicible à l’esprit,
rend le vécu incolore, le vide de toute sensation en l’approchant de l’inexistence. En plus,
la coulée régulière et monotone du temps à travers un rythme de valse lente entraine
inexorablement la pensée dans le mouvement et l’empêche de se fixer et d’approfondir
une quelconque analyse. Ainsi, grâce à la structure du discours on se trouve dans une
sorte de no man’s land de la pensée, sans cible, sans repère, synonyme de quiétude place
le sujet dans un état de sérénité, l’objet de sa quête.
Allegri, compositeur italien, a souvent utilisé ces procédés notamment dans son
Miserere.
L’emploi du grec, apporte une touche d’originalité par rapport au latin traditionnel et
nous envoie encore plus loin dans un passé incertain mais captivant. Une certaine
cantilène et « mollesse » des mots choisis ainsi que la présence majoritaire de voyelles,
notamment le « i » facilitent l’émission vocale dans l’aigu et rendent la mélodie plus lisse, 38
plus cohérente.
La durée de l’ensemble, 4 minutes environ, peut constituer une amorce, un début de
méditation ou bien, une séquence d’écoute incorporée dans une longue prière.
Voici quelques souvenirs, de ce qu’un compositeur souhaite, pense et imagine lors de
son travail.
Epaminondas Chiriacopol