Page 35 - LUX in NOCTE n°1
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ISIHIA
En grec : tranquillité, sérénité
Lamentations, implorations, prières. Invocations d’un esprit supérieur, d’une
divinité à l’écoute de l’humain susceptible de nous répondre et de nous satisfaire.
Des réponses imaginées, de rares coïncidences, mais le plus souvent, un silence
sans équivoque, une ignorance absolue de nos gestes, une fin de non-recevoir sans
appel.
Et pourtant, depuis des lustres, nous continuons à fatiguer l’éternité avec nos
désirs, nos exhortations parfois absurdes dont l’objet se trouve dans l’impossible
universel, dans un système périmé déjà sanctionné par le temps. Notre espoir
circulaire, marque de fabrique de l’humain, a fini par matérialiser ses vocalises
dans la pierre et diverses autres empreintes chargées d’émotion, leur donnant ainsi
des velléités artistiques, donc, une certaine pérennité. Confinant avec maestria la
douleur dans le regret, l’inexorable dans une hypothétique rédemption, depuis des
siècles à un moment de notre existence, souffrants, nous nous glissons dans le
piège pathétique d’un accomplissement de notre quête offert par les cieux.