Page 33 - Lux in Nocte 2
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Des témoins de la Belle Époque      La peinture de Marius Vasselon - comme celle d’Hortense qui
                                                fera peut-être l’objet d’une prochaine étude - est l’expression
                                               d’une  période  où  la  société  française  fut  portée  par  une
            prospérité  et  une  foi  en  l’avenir  que  l’on  perçoit  dans  la  gaieté  des  œuvres  d’art.  Ce  couple
            d’artistes, entouré de trois filles aimantes et talentueuses, vivait de leur travail et était récompensé
            par  un  certain  succès  ;  il  sut  organiser  une  gestion  raisonnable  de  leurs  affaires,  partageant  leur
            temps  entre  Paris  et  la  presqu’île  guérandaise  où  la  nature,  la  lumière  et  l’activité  des  hommes
            apportèrent peut-être à leur inspiration créatrice un matériau qui leur manquait au pied de la butte
            Montmartre.
                  L’essentiel de l’activité picturale de Marius Vasselon dans la région de La Baule se poursuivit
            jusqu'en  1914.  La  mobilisation  vit  le  départ  d’un  grand  nombre  de  pêcheurs  du  Croisic  ,  de
            paludiers du Bourg-de-Batz ou de paysans qui , comme tant d’autres Français, ne revinrent jamais
            du  front.  Les  filles  Vasselon  se  fiancèrent  et,  fondant  une  vie  de  famille  ,  elles  délaissèrent
            définitivement    leurs  pinceaux.    La  création  artistique,  réponse  humaine  à  la  conscience  d’être
            mortel, ne paraît-elle pas futile pour certaines mères, elles qui ont opéré à la création ultime : la
            conception d’un enfant ?
                  Hortense et Marius survécurent encore quelques années après guerre mais les temps avaient
            brutalement  changé    :  la  Belle  Époque  fut  enterrée  dans  les  tranchées  de  la  Première  Guerre
            mondiale ! Mari et femme unis, ils moururent la même année, en 1924.


                  De  leur  descendance,  un  petit-fils  et  un  arrière  petit-fils  ont  peints  aussi,  avec  leur  propre
                 sensibilité, les paysages de cette région qui connut une autre transformation radicale à la fin des
            années 1950 par la fulgurante augmentation du niveau de vie due à la révolution du pétrole.


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              Gabrielle Vasselon peignant sur la plage de La Baule, en compagnie de son père et de Marthe posant dans une chaise à bascule.
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