Page 28 - Lux in Nocte 3
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certain héroïsme, chacun des objets du trésor, qui échappe ainsi aux fouilles des
               soldats révolutionnaires en quête de métal précieux pour financer les guerres de la
               toute nouvelle République. Au début du XIXè siècle, la population rend les objets
               précieux à l'abbaye désertée, et le trésor est redécouvert par Prosper Mérimée  lui-
                                                                                                     5
               même en 1838. Cela permet au début du XXIè à la DRAC de la Région Occitanie
               de chercher un moyen muséographique de moderniser sécuriser, et mettre en valeur
               dans  une ambiance  tamisée,  ce  trésor,  et en  particulier cette  Majesté  préromane,
               exceptionnels, tant d'un point de vue culturel que spirituel.

                      Cette  œuvre  permet  donc  de  s'interroger  sur  l'évolution  esthétique  des
               formes d'art religieux pendant une longue partie du Moyen-Age, notamment des
               débuts de la sculpture romane par exemple, et manifestent aussi le renouvellement
               des attentes religieuses. Elle permet également de s'interroger sur le culte chrétien à
               travers  les  reliques  et  l'évolution  du  rapport  aux  reliques :  comment  y  accéder ?
               Peut-on  les  voir ?  Comment  les  montrer,  où  et  quand  les  exposer ?  Plus  que
               comme  une  statue  étrange,  comme  Bernard  d'Angers  après  sa  visite,  on  peut  la
               considérer comme une icône tridimensionnelle d'une sainte dans sa gloire, « brillant
               miroir de la lumière divine, la face tendue vers le Très Haut, sainte Foy, triomphante de la mort,
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               intercède pour les pèlerins qui la prient. »









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               5 Après les destructions révolutionnaires, dans un contexte de redécouverte du Moyen-âge (goût
               dit Troubadour, Romantisme de Walter Scott...) et dans le cadre de la réconciliation nationale, au
               début  du  XIXè  siècle,  l’État  se  lance  dans  un  inventaire  du  passé  de  la  France  en  vue  de  sa
               sauvegarde.  Cela  se  concrétise  en  1830  avec  la  création  d'un  poste  d'inspecteur  général  des
               Monuments historiques. Le 21 octobre, Guizot, ministre de l'Intérieur, propose au roi de nommer
               un  jeune  historien  Ludovic  Vitet.  Appelé  ailleurs,  il  est  remplacé  le  27  mai  1834  par  Prosper
               Mérimée. Celui-ci parcourt alors la France, rencontrant préfets, maires, clergé et antiquaires pour
               plaider la cause des monuments.
               6  http://supercdi.free.fr/AVEYRON/LE-TRESOR-DE-CONQUES-CONCAS-AVEYRON-
               AVEYRON.htm
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