Page 4 - journal anthropologie Valentin PAUL L3
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Séance 3 : La Kula
Durant deux séances, nous avons étudié la Kula à travers l’expédition de Malinowski, un anthropologue polonais
dans un peuple triobandais. C’est dans les îles du pacifique que s’effectue, lors d’un voyage maritime très
éprouvant et réservé aux hommes, des échanges entre les tribus des différentes îles.
Nous pouvons rapprocher tout d’abord certains aspects du potlatch :
C’est un système de don au sein de sociétés primitives.
C’est un échange de biens non lié à l’usage mais au prestige : bien symbolique.
Ce don, exécuté devant le public, devrait être remboursé de manière équivalente.
On retrouve le côté cérémoniel et exceptionnel du don
L’objectif de cette pratique est de montrer sa puissance. En effet plus l’individu possède un beau collier, plus cela
signifie qu’il est bien placé dans la hiérarchie. Ce dernier n’a pourtant pas de réelle utilité propre étant donné qu’il
n’est pas utilisé au quotidien, c’est seulement un bien de luxe que l’on porte aujourd’hui, comparable à des bijoux
de la royauté ou de très grosse valeur que l’on retrouve.
Voici une illustration des colliers qui ont pu être échangés
lors de la kula.
Pour évaluer la valeur d’un collier, il faut regarder sa taille,
mais également son âge, car les renommées se diffusent au
fur et à mesure que le collier va se diffuser de tribu en tribu.
Ces échanges ont pour vocation de fonder le lien social entre
les tribus, de donner la possibilité à chaque membre d’avoir
accès à du pouvoir et d’amener une certaine prospérité, car
la rivalité qui existent pour posséder le plus beau collier ne
peut avoir lieu que sur un terrain extérieur au groupe
permettant de limiter les conflits (mais pas de les effacés).
Les renommées vont se diffuser au fur et à mesure que le
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collier va se diffuser de tribu en tribu.
Lors de l’échange, le donateur jette au sol l’objet qu’il décide de donner avec un pincement au cœur car la
séparation lui est douloureuse tandis que le receveur l’accepte avec peu d’intérêt. Cette normalisation de l’échange
a pour fonction de montrer la liberté d’action des deux parties prenantes, même si, comme nous allons le voir,
cette échange n’est pas purement altruiste et totalement libre.
Mauss va reprendre les paroles de Malinowski et porter une analyse économique plus approfondie. Selon lui cette
société est régie par 3 obligations:
1. Donner : Le don permet d’affirmer sa supériorité, toute occasion est bonne pour donner.
2. Recevoir : on pourrait penser que tout l’intérêt porte sur cette phase, cependant il est vu comme
dangereux de recevoir, car c’est avoir une dette.
3. Rendre : est la dernière phase et permet aux biens de circuler au sein de la tribu et revenir entre les mains
du premier donateur
Il est donc à noter que le don à ses propres intérêts : “Donner, ce n’est pas d’abord donner quelque chose, c’est
SE donner dans ce que l’on donner
3 https://casoar.org/2018/07/18/la-kula-a-la-recherche-de-la-renommee/
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