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                                                         Des ténèbres couvraient la face de l’abîme,
                        ׃ם ִי ָ מּ ַ ה
                                                        י ֵ נ ְ פּ־ל ַ ע ת ֶ פ ֶ ח ַ ר ְ מ ם ִ יקלֹ ֱ א  ַ חוּר ְ ו םוֹה ְ ת י ֵ נ ְ פּ־ל ַ ע ךְׁ ֶ שֹח ְ ו
                                                                Juste avant l’ouverture miraculeuse de la Mer des Joncs,
                                                                Je ne pense pas du tout que les propos des Sages soient si
                                                  Création et non-Création
              L’ExodE à côté duquEL vous avEz faiLLi passEr       commencement de toute chose :   une image semblable ? Cela s’est produit au tout début. Au   des eaux. où donc, dans la torah, avons-nous déjà rencontré   partout et un vent, émanant de D.ieu, souffle sur la surface   bien  cette  image
             la menace égyptienne planant au-dessus des Juifs fut enfin
             neutralisée. la victoire était totale.

               Tel est, plus ou moins, le récit rapporté par le texte. C’est
             une très belle histoire, comportant du drame, des miracles
             et la victoire de l’opprimé. Mais, curieusement, plutôt que de
             laisser cette histoire telle quelle, les Sages du Midrach se sont                            CHAPITRE DIX-HUITx -HUIT
                                                                                                          CHAPITRE DI
             sentis obligés d’y ajouter quelques commentaires paraissant, à
             première vue, assez extravagants.

               Lorsque les Enfants d’Israël traversèrent la mer à pieds secs,
             nous révèlent les Sages, s’ils jetaient leur regard à gauche ou                        nUit dE naissanCE
             à droite, ils ne voyaient pas seulement des murs d’eau. Non,
             ils distinguaient également un aménagement paysager : des
             arbres  fruitiers  de  chaque  côté  du  chemin.  Ils  pouvaient                 Au  début  du  récit  de  l’Exode,  D.ieu  donne  une  étrange
             ainsi cueillir des pommes et des grenades, nous rapporte le                    appellation au Peuple d’Israël. Il l’appelle Son békhor, son
             Midrach (Exode Rabba 21:10).                                                   premier-né. En particulier, le Tout-Puissant informe Pharaon,
                                                                                            avant  même  que  la  première  plaie  ne  s’abatte,  qu’il  doit
               La  question,  bien  entendu,  est  de  savoir  pour  quelle                 relâcher le békhor de D.ieu, car sinon, Il finira par frapper
             raison  les  sages  ont  ressenti  le  besoin  de  nous  préciser  ce          le premier-né de Pharaon en représailles. Dans l’introduction
             fait. Des arbres fruitiers ? Les miracles rapportés par le texte               de  ce  livre,  nous  nous  sommes  posé  quelques  questions
             biblique  n’étaient-ils  pas  déjà  assez  impressionnants  pour               concernant la logique sous-tendant cette comparaison : dans
             que  le  Midrach  estimât  nécessaire  d’ajouter  ces  fioritures              quel sens Israël est-il considéré comme le békhor de D.ieu ?
             supplémentaires ? Et que faisaient-ils là, de toute façon ? était-             Pourquoi, comment – et quand d’ailleurs – a-t-il reçu cette
             ce comparable à une route bordée d’étals de marché – des                       désignation ?
             pommes, 2,50 euros la cagette ! – le genre de choses que l’on
             voit sur les bords des vieilles routes de campagne lors d’une                    J’aimerais avancer une théorie. Ce statut spécifique d’Israël
             promenade du dimanche ? Cela paraît plutôt bizarre.                            en tant que békhor mentionné par d.ieu avant même le début
                                                                                            des plaies n’est peut-être pas quelque chose de préexistant,
                                                                                            mais un espoir concernant la destinée d’Israël ; peut-être qu’à
                                                                                            la fin, ce serait quelque chose qu’Israël devrait gagner. Quand ?
                                                                                            Au point culminant de l’Exode. À l’autre moment où D.ieu
                                                                                            avait abordé cette question, en nommant ainsi Israël. Le Tout-
                                                                                            Puissant avait alors déclaré : « Israël est Mon premier-né… et

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