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CHAPITRE IV L’apport du numérique dans les réhabilitations orales
Par ailleurs, sous la pression des industriels et dans un souci de démocratisation de l’outil
numérique et de pénétration de parts de marché, de nombreux conférenciers et auteurs
ont cherché à vulgariser cette utilisation du tout numérique au sein de leurs présentations
et publications. L’effet « waouh » des auditeurs masquait néanmoins de nombreux biais et
interrogations pour les praticiens débutants ou aguerris dans le numérique et connaissant les
limites de son utilisation .
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Ce mélange des genres traditionnel-numérique constitue « des ruptures de chaîne numé-
rique », sources d’erreurs, d’imprécisions et de complexification du flux numérique. Comme
aime à le rappeler le Pr François Duret, inventeur de la CFAO dentaire, il s’agit d’un « outil
numérique », à notre disposition et au service de nos patients. Notre approche thérapeutique
se doit d’être globale, entièrement numérique et inclure le balayage des arcades et leur orien-
tation dans l’espace, toujours avec une technique numérique afin de générer ce que l’on peut
définir comme « Le patient virtuel » .
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2. Le flux de travail numérique en dentisterie
La numérisation en dentisterie offre des avantages considérables ouvrant ainsi le champ
des possibles. Les étapes de travail se trouvent standardisées, la qualité des matériaux
augmentée et la réalisation des restaurations reproductibles. Nos artisans de laboratoire,
les prothésistes, reçoivent plus d’informations grâce à l’imagerie numérique, la digitalisation
faciale à l’aide de scanner 3D… La communication et les échanges se trouvent renforcés. Le
travail devenant prévisible et prédictible ; le résultat final peut être atteint de manière sure et
efficace .
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Dans le cadre de traitements complexes, trois facteurs clefs conditionnent leur réussite et leur
pérennité. Nous le verrons au travers du cas clinique traité en suivant :
➜ La planification tout au long du traitement, de la première consultation jusqu’à la mise en
bouche ;
➜ L’essayage des restaurations et les modifications éventuelles nécessaires à l’intégration
des restaurations ;
➜ Le suivi et la maintenance dans le temps ;
De nombreuses thérapeutiques n’aboutissent malheureusement pas au résultat escompté,
car le plan de traitement et la planification de ce dernier sont inexistants.
La planification repose sur la collecte méthodique et intelligente de plusieurs données et sur
la décision de la meilleure façon de les mettre en œuvre. Les planifications notamment esthé-
tique (projet esthétique antérieur) et implantaire (projet implanto-prothétique) sont beaucoup
plus sûres qu’il y a dix ans. Les problématiques sont levées et les solutions numériques
aujourd’hui doivent être développées et améliorées afin que tous les systèmes parlent le
« même langage ».
L’essayage des restaurations et les modifications éventuellement nécessaires au travers
du suivi nous confortent dans notre travail. Lors de restaurations complexes, dans des situa-
tions spécifiques, un premier scannage peut être réalisé, puis superposé et comparé avec un
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