Page 160 - Traité de Chimie Thérapeutique 2 : Médicaments Antibiotiques
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150 MÉDICAMENTS ANTIBIOTIQUES
5.2.3. Spectre d'activité antibactérienne
Sur les cocci à Gram +, les CS Il ne présentent pas d'intérêt par rapport aux
molécules de 1ère génération, car moins efficaces que la céfalotine et la céfazo-
line. Le streptocoque du groupe D demeure toujours résistant. La céfoxitine est
la moins active du groupe ( tableau 6).
Sur les cocci à Gram - , les CS Il sont plus actives les CS 1 ( en particulier
sur le gonocoque pénicillino-résistant).
L'intérêt des produits de 2ème génération repose en fait sur leur activité vis-
à-vis des bacilles à Gram - ( dont les entérobactéries résistantes aux CS 1 ), fré-
quemment rencontrés en milieu hospitalier :
Ex : Enterobacter ( céfamandole le plus actif).
Citrobacter, Proteus indole +, Providencia ( céfuroxime le plus actif).
Le céfuroxime et le céfamandole sont particulièrement actifs sur Haemophi-
lus influenzae. En revanche, sur Pseudomonas aeruginosa, les CS Il sont dénuées
d'activité.
Enfin, notons l'efficacité de la céfoxitine sur un germe anaérobie : Bacteroi-
des fragilis ( CMI < 16g/ml, ce qui la rend intéressante dans les infections dues
à ce germe).
5.2.4. Données pharmacocinétiques
Le céfuroxime fournit des taux sériques élevés en raison de sa faible fixation
protéique (31 % ) et de sa clairance rénale modérée ; le temps de demi-vie
dépasse 1 h.
Par ailleurs, sa diffusion tissulaire est bonne, voire excellente, dans certains
tissus.
C'est lui qui, dans ce groupe, présente le profil pharmacocinétique le plus inté-
ressant.
Le céfamandole est en revanche très lié aux protéines ; il ne permet pas
d'atteindre des taux sériques élevés. Le reste tétrazolyle semble responsable
de la forte liaison protéique et du faible volume de distribution.
La céfoxltlne, malgré une forte fixation protéique, permet d'atteindre des taux
sériques plus élevés. 1,5 à 6,5 % de la dose administrée sont métabolisés
en déscarbamoyl-céfoxitine.
Dans tous les cas, l'élimination des CS Il est essentiellement urinaire et se
fait par filtration glomérulaire et par sécrétion tubulaire. L'élimination biliaire est
toujours inférieure à 0,5 %.
Les tableaux 11 et 12 donnent les valeurs des principaux paramètres phar-
macocinétiques.