Page 378 - Traité de Chimie Thérapeutique 4 Médicaments en relation avec des systèmes hormonaux
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            4. LES NORMOUPÉMIANTS

            D3. NÉOMYCINES

           Administrées par voie orale, les néomycines, antibiotiques aminosidiques (voir vol. 2),
           provoquent parallèlement à leur effet antibactérien, un effet hypolipémiant. Il résulte :
           - d'une malabsorption intestinale du cholestérol, provoquée par la rupture de sa
             structure micellaire,
           -  de la précipitation des acides gras et des sels biliaires dans le lumen intestinal et
             d'une excrétion accrue de ces sels,
           -  d'une inhibition de l'activité de la lipase pancréatique, entraînant une diminution de
             l'hydrolyse des triglycérides à longue chaîne.
             L'hépatocyte répond à cette déplétion en cholestérol, par un accroissement de sa
           biosynthèse, mais aussi par une captage accentué du CLDL plasmatique. Les
           concentrations en TG et CHDL sont peu modifiées.
             Connue en 1959, cette activité fut exploitée dans le traitement d'hypercholestérolé­
           mies sévères n'ayant pas répondu aux autres hypolipémiants.
             Leur administration orale est susceptible de provoquer de la diarrhée, des douleurs
           abdominales et une perte de poids. Légèrement absorbées par le tractus gastro-intes­
           tinal (3 %) elles peuvent être néphrotoxiques et ototoxiques chez les patients atteints
           d'insuffisance hépatique ou rénale ou souffrant de colites et même chez les autres
           patients en cas d'emploi prolongé.
             La posologie journalière active est de 0,5 - 2g/j. Leur emploi prolongé n'est pas
           recommandé du fait du développement de souches bactériennes multirésistantes et
           potentiellement dangereuses.
             La mise en évidence de la toxicité des néomycines et la commercialisation d'hypo-
           lipémiants plus maniables ont justifié leur abandon dans cette indication.


           D4. STÉROLS, HORMONES SEXUELLES

           i.   P-sitostérol

           C'est un stérol d'origine végétale, généralement faiblement absorbé (5 %). Son effet
           favorable résulte notamment d'une diminution de l'absorption du cholestérol : 12 %
           au maximum. Administré par voie orale à la dose de 3 à 6g par jour chez des hyper-
           cholestérolémiques de type II, il diminue le taux des VLDL et augmente celui des HDL.
           Mais il exerce à cette posologie un effet laxatif et peut provoquer des diarrhées et des
           nausées.

           2.   ESTROGÈNES

           Les effets des estrogènes sur le métabolisme des lipoprotéines sont très complexes
           et encore mal connus. Leur usage comme hypolipémiants n'est pas recommandé. En
           plus d'un effet féminisant, un taux de complications cardiovasculaires et thrombo­
           emboliques, plus élevé que dans le groupe placebo, a nécessité l'arrêt de l'étude
           entreprise dans le cadre du Coronary Drug Project.
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