Page 43 - Traité de Chimie Thérapeutique 4 Médicaments en relation avec des systèmes hormonaux
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4 MÉDICAMENTS EN RELA DON A VEC DES S > ’STÉMES HORMONA UX
La purinosynthèse de novo comporte une suite de 11 réactions menant du maté
riau initial, le ribose-5-phosphate (issu du catabolisme du glucose) à l'inosine-mono-
phosphate (IMP) ou acide inosinique, nucléotide de l'hypoxanthine, véritable plaque
tournante du métabolisme purique.
Le ribose-5-phosphate, en présence d'ATP, est activé en phosphoribosylpyrophos-
phate (PRPP) sous l'action de la PRPP-synthétase. La deuxième étape conduit à la
formation de la phosphoribosylamine à partir du PRPP et de la glutamine ; cette réac
tion irréversible est catalysée par une enzyme allostérique, l'amidophosphoribosyl-
transférase.
L'activité de ces deux enzymes est régulée par le taux des nucléotides qui exerce
ainsi un rétrocontrôle sur la synthèse des purines.
Des étapes enzymatiques ultérieures consommatrices d'énergie aboutissent à la
synthèse de l'IMP. A partir de l'IMP, se forment les autres nucléotides : adénosine-5’-
monophosphate (AMP), guanosine-monophosphate (GMP) et xanthosine-5’-mono-
phosphate (XMP), nucléotides respectifs de l'adénine, de la guanine et de la xanthine.
Le catabolisme des acides nucléiques cellullaires
Les acides nucléiques issus de la purinosynthèse de novo sont en perpétuel remanie
ment. Les bases puriques libérées : adénine, guanine, xanthine, hypoxanthine, sont en
partie recyclées en nucléotides sous l'effet de l'adénosine-phosphoribosyltransférase
(APRTase) pour l’adénine et de l'hypoxanthine-guanine-phosphoribosyltransférase
(HGPRTase) pour les trois autres. Elles sont pour une autre part éliminées, soit direc
tement (adénine), soit après transformation en xanthine puis en acide urique pour les
autres. Au niveau hépatique, une guanase métabolise la guanine en xanthine (désami
nation oxydative) et une xanthine-oxydase transforme successivement hypoxanthine
et xanthine en acide urique.
Le catabolisme des acides nuléiques alimentaires
Dans l'intestin, ces acides nucléiques alimentaires sont dégradés selon une voie ana
logue à la précédente. Les bases puriques libérées sont en partie absorbées et leur
devenir se confond avec celui des purines endogènes.
1.1.2. Origine de l'acide urique (figure 4)
L'acide urique, produit final de la dégradation des purines, a donc une triple origine :
- le catabolisme des acides nucléiques alimentaires ; la quantité d'acide urique pro
venant de cette voie varie en fonction du régime alimentaire,
- le catabolisme des acides nucléiques cellulaires ; l'acide urique provient essentiel
lement du renouvellement des acides nucléiques endogènes (cycle long),
- le catabolisme direct de l'acide inosinique ; la purinosynthèse de novo étant parfai
tement adaptée aux besoins de la cellule en nucléotides, la dégradation directe de
l'IMP (cycle court) est une source minime d'acide urique.
L'acide urique peut exister sous deux formes tautomères lactame-lactime.
L'ionisation de la forme lactime explique les propriétés acides et la dénomination de
ce composé (pKa = 5,4).
Au pH physiologique, la concentration de son sel de sodium est 40 fois supérieure
à celle de l'acide, ce qui veut dire que dans le plasma, 98 % de l'acide urique sont
présents sous forme d'urate monosodique :