Page 46 - Traité de Chimie Thérapeutique 4 Médicaments en relation avec des systèmes hormonaux
P. 46

1 MÉDICAMENTS DES HYPERURICÉMIES ET DE LA GOUTTE                7

           Dégradation accélérée des acides nucléiques
           La prolifération et/ou une destruction cellulaire exagérée entraînent une libération
           d'acides nucléiques, suivie d'une hyperproduction d'acide urique. De multiples patho­
           logies sont en cause :
           -  les hémopathies de nature diverse : syndromes myéloprolifératifs, maladie de
             Kahler, anémies hémolytiques,
           -  les cancers,
           -  les psoriaris.
             L'hyperuricémie sera encore plus importante dans le cas de destruction cellulaire
           par irradiation thérapeutique.
             Il existe une autre cause d'hyperuricémie de ce type : il s'agit d’une insuffisance de
           récupération des purines par absence ou déficience de l'HGPRTase.
           Accélération de la synthèse de novo
           L'hyperproduction d'acide urique est due à l'emballement de la purinosynthèse de
           novo par le cycle court, comme le révèle l'étude de l’incorporation de glycine marquée
           par l'azote 15N dans la molécule d'acide urique. On ne retrouve cette anomalie que
           chez 20 % des gouttes primitives. Ces cas de goutte sont responsables de la plupart
           des lithiases uriques.
             Dans certains cas, l'accélération de la biosynthèse est due à un excès de phospho-
           ribosylpyrophosphate (PRPP), premier maillon de la biosynthése des purines.

           Diminution de l'élimination rénale de l'acide urique
           La perturbation de l'élimination rénale de l'acide urique joue un rôle essentiel dans le
           mécanisme de l'hyperuricémie. Celle-ci apparaît presque toujours lorsque le taux
           d'urée dépasse 1 g/l (16,7 nmol/l), l'acide urique étant retenu, de même que la créati­
           nine, les ions phosphate et potassium.
            Certains types d'insuffisance rénale déclenchent plus précocément cette rétention
           d'acide urique, comme celle qui survient en fin de grossesse.
           1.2.2.  Classification des hyperuricémies
          On distingue classiquement deux types d'hyperuricémies dans lesquels interviennent
          souvent simultanément les mécanismes précédents.
          Hyperuricémies primitives
          Ce sont les plus fréquentes (95 % des cas). Parmi celles-ci on identifie :
             •  Les hyperuricémies idiopathiques
            Dans la grande majorité des cas, il s'agit d'hyperuricémies de cause inexpliquée.
          Le caractère héréditaire est certain ; on retrouve souvent une notion familiale et cette
          anomalie atteint surtout les adultes de sexe masculin ;
             •  Les hyperuricémies enzymopathiques
            Dans un petit nombre de cas, l’existence d'anomalies enzymatiques d'origine
          génétique a pu être démontrée. Celles-ci se situent au niveau des différentes étapes
          de la purinosynthèse :
          -  excès d'activité de la PRPPsynthétase ; cette anomalie, liée au chromosome X, est
            très rare,
   41   42   43   44   45   46   47   48   49   50   51