Page 47 - Traité de Chimie Thérapeutique 4 Médicaments en relation avec des systèmes hormonaux
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8                     MÉDICAMENTS EN RELATION A VEC DES SYSTÈMES HORMONAUX

           -  déficit en HGPRTase : c'est l'anomalie génétique la mieux connue. Elle peut s'ex­
             primer chez l'enfant et l'adulte. Le déficit complet chez l'enfant est responsable du
             syndrome de Lesch-Nyhan caractérisé par des crises de goutte précoces accompa­
             gnées de troubles neurologiques et psychiatriques. Le déficit partiel est décelé
             chez l'adolescent ou l'adulte jeune (20 à 30 ans). Seuls les hommes sont atteints ;
             les signes neurologiques sont absents ou discrets.

           Hyperuricémies secondaires
           Elles ne représentent que 5 % des hyperuricémies dépistées dans la population géné­
           rale. L'hyperuricémie est la conséquence de maladies préexistantes ou de traitements
           médicamenteux.
             De nombreuses pathologies sont en cause :
           -  hémopathies de nature diverse,
           -  cancers,
           -  psoriasis.
           N.B. Les traitements cytolytiques ou cortisoniques associés aux deux premières
           pathologies aggravent encore l’hyperuricémie.
             Certains médicaments peuvent induire une hyperuricémie par inhibition compétitive
            de la sécrétion tubulaire de l'acide urique :
           -  les diurétiques thiazidiques et le furosémide,
            -  l'éthambutol et le pyrazinamide,
            - les salicylés à faible dose.

            1.2.3-   Manifestations cliniques
            Les manifestations cliniques de l'hyperuricémie sont principalement la goutte, les
            atteintes rénales et les troubles neurologiques.
            La goutte
            L'accès aigu, spectaculaire, est le plus connu ; il siège le plus souvent à l'articulation
            métatarso-phalangienne du gros orteil.
              La cristallisation d'urate acide de sodium monohydraté dans l'articulation est res­
            ponsable de l’inflammation et est entretenue par l'acidose locale qui en résulte. En
            effet, ces cristaux provoquent un afflux leucocytaire, mais l'urate phagocyté n’est pas
            détruit par les enzymes des lysosomes. Son expulsion déclenche une réaction inflam­
            matoire et une acidification locale qui entretient la précipitation. D'autres articulations
            peuvent être le siège de l'inflammation.
              La crise de goutte guérit spontanément en 5 à 10 jours, mais les crises récidivent et
            leur fréquence s'accroît si un traitement de fond n'est pas mis en place.
               •  La goutte chronique
              En l'absence de traitement, l'hyperuricémie finit par provoquer des dépôts d'urate
             de sodium dans les tissus qui conduisent à la formation de tophi et d'arthropathies.
               •  Les tophi extra-cellulaires
              Ce sont des dépôts sous-cutanés d'urate, blancs ou jaunâtres, de volume variable,
            bien visibles sous la peau qui est amincie. Ils peuvent siéger au niveau des oreilles,
            des pieds, des mains.
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