Page 29 - Revue LexWeb Premier numéro
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5/ Enfin, pensez-vous que les créateurs de jeux vidéos peuvent être libre de
mettre au sein du jeu tout ce qu'il désire sexe, violences, drogue, etc. ? On
peut prendre notamment le jeu « Rape Day » permettant au joueur
d'incarner un violeur. Faut-il une réglementation ?
Rape Day a véritablement suscité la polémique, à juste titre, puisqu’il permet
d’incarner un tueur en série et violeur au cours d’une apocalypse zombie. Face à
son immoralité, la plateforme Steam en a suspendu la distribution, mais qui ne
résulte uniquement que d’une décision propre à cette dernière.
Tous les jeux mettant en scène la violence, le sexe, la consommation de
stupéfiants, entrent dans le champ d’application de la loi du 17 juin 1998 qui
permet de saisir le procureur de la République en vue d’en interdire la distribution.
Or, sa mise en œuvre est rarissime.
Les éditeurs de jeux ont conscience de cette difficulté, et c’est pourquoi le système
PEGI, consistant à indiquer le contenu du jeu via des pictogrammes et un âge
conseillé, a été mis en place. N’étant pas contraignante, son effectivité ne dépend
que de la seule vigilance des parents à l’égard des jeux pratiqués par leur
progéniture.
A mon sens, un parallèle devrait être fait avec le cinéma. Beaucoup d’œuvres
cinématographiques mettent en scène la violence, la consommation de stupéfiants,
les relations sexuelles, ce qui, malgré tout, peut faire partie de l’œuvre à part
entière. On peut citer à ce titre Orange Mécanique de Stanley Kubrick, ou plus
récemment Joker de Todd Philipps, qui a suscité la polémique avant même sa
sortie. Ces films ne sont pas interdits pour autant, ils s’adressent uniquement à un
public bien particulier. Pourquoi en irait-il différemment pour un jeu vidéo ? Il ne
s’agit donc pas d’interdire purement et simplement certains jeux en raison de leur
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