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192       Informator o egzaminie maturalnym z języka francuskiego od roku szkolnego 2022/2023



                               LE CORBEAU A-T-IL UNE MÉMOIRE D’ÉLÉPHANT ?

            A.
            Il est bien connu que l’éléphant n’oublie ni un compliment ni, surtout, un affront. Qu’il sait graver
            dans sa mémoire ses déplacements et les endroits où il peut au mieux se nourrir en fonction
            des conditions climatiques. Qu’il conservera toute sa vie les liens d’autorité et d’affection qu’il
            aura établis avec les humains dans son jeune âge. Mais l’expression « avoir une mémoire
            d’éléphant » est tout à fait injuste pour de nombreuses autres espèces animales, comme les
            poissons  par  exemple.  Car  beaucoup  ont  des  capacités  de  mémorisation  étonnantes  qui
            dépassent ce que l’on a coutume d’appeler le simple instinct ou l’action des réflexes.

            B.
            La mémoire reste en grande partie mystérieuse. Ce que l’on en sait vient d’ailleurs en grande
            partie  d’expériences  réalisées  sur,  ou  avec,  des  animaux.  Et  pour  mieux  apprécier
            les capacités animales, il faut tout d’abord définir ce qu’est la mémoire. Ou plutôt ce que sont
            les mémoires. On en distingue cinq grands types chez l’homme. Celles qui concernent le long
            terme sont au nombre de trois : la mémoire perceptive (images, sons), la mémoire sémantique
            (connaissances  générales)  et  la  mémoire  épisodique  (événements  liés  à  des  contextes
            précis).  Pour  le  court  terme,  il  y  a  une  mémoire  de  travail.  Et  nous  possédons  aussi  une
            mémoire spéciale pour tout ce qui est apprentissage, apprendre à faire du vélo ou apprendre
            un poème par exemple.

            C.
            On  a  longtemps  cru  qu’il  y  avait  un  QG  de  la  mémoire,  une  zone  où  étaient  stockés
            les souvenirs, ce qui n’est pas le cas. On a même cru que la mémoire pouvait avoir pour
            support  des  molécules  bien  précises.  Ce  qui  voulait  dire  qu’en  faisant  une  décoction
            d’une partie de cerveau, et en l’injectant dans un autre, on pouvait transmettre les souvenirs
            d’un  individu  à  un  autre.  De  telles  expériences  troublantes  ont  bien  été  menées  chez
            des invertébrés très rudimentaires mais la théorie de la molécule a fait long feu.

            D.
            Des expériences ont ainsi été menées sur des abeilles, avec leur cerveau d’un millimètre cube.
            On envoie une certaine odeur sur leurs antennes et on leur présente une solution sucrée.
            Elles étirent alors la trompe qui leur sert à butiner pour profiter de la solution sucrée. Puis,
            au  bout  d’un  certain  temps,  on  ne  fait  que  leur  envoyer  l’odeur  sans  la  solution  sucrée.
            Elles  continuent  pourtant  d’étirer  leur  trompe.  Elles  ont  mémorisé  l’association
            odeur-récompense sucrée. L’expérience marche aussi avec les fourmis.

            E.
            Autres animaux surprenants, les oiseaux. Bien que leur cerveau soit pratiquement dépourvu
            de cortex cérébral, ils sont pourtant capables de réaliser des prouesses de mémorisation.
            C’est le groupe des corvidés, les corbeaux, geais et autres corneilles, qui est arrivé largement
            en tête. Le grand corbeau avec son cerveau qui est sept fois plus gros que celui du pigeon,
            semble bien être, toutes proportions gardées, l’Albert Einstein des volatiles. On en a vu qui ont
            appris à compter jusqu’à 7 ou 8. On en a vu qui utilisaient des outils : ils prenaient des feuilles
            rigides pour en faire des baguettes avec lesquelles ils attrapaient des insectes.
                                                                                    D’après www.lefigaro.fr
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