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65 Jules MAZARIN. 1602-1661. Cardinal, diplomate et homme d’Etat.
L.S. avec compliment aut. à M. le commandant de Montigny. Paris, 19 février 1645. 1 pp. bi-feuillet in-folio,
adresse au verso, 2 petits cachets de cire noire aux armes du cardinal sur lac de soie cramoisie ; ancienne mouillure.
300/400
Encouragement du cardinal pour accomplir un ordre du Roi de la plus haute importance ; (…) Les ordres
que vous recevez de Sa Majesté, ceux que le chevalier par moi vous porte présentement sont si importans et en mon particulier, je m’y
intéresse si fort que je n’ay pu m’empêcher d’exciter encore votre affection par le motif de l’obligation que je veulx bien vous en avoir
(…). Il le conjure d’agir dans l’exécution avec tant de diligence qu’elle m’oblige à ne laisser en eschange eschapper aucune occasion
de vous en tesmoigner mon ressentiment (...). Une recommandation est encore ajoutée : Quand le nombre de vaisseaux
qui doibt sortir ne serait pas tout à fait complet au mesme temps par le manquement de quelque équipage, il
ne faudrait pas pour cela retarder le reste qui pourrait toujours le suivre de près.
66 [MAZARIN - FRONDE]. Pierre LENET. †1671. Magistrat au Parlement de Dijon, partisan du prince de
Condé pendant la Fronde. L.A.S. (au cardinal Mazarin). Corbeil, 31 mars 1649. 3 pp. bi-feuillet in-folio. Notes
au verso.
300/500
Intéressante lettre écrite lors de la Fronde des Princes, donnant des détails sur la situation à Melun.
Intendant de l’armée du Prince de Condé qui assiégeait Paris, Lenet expose au cardinal les remontrances contre
le gouverneur de Melun (François-Louis de l’Arbaleste, vicomte de Melun) et sur le dénuement des troupes en
garnison. (…) J’ay trouvé à mon arrivée son régiment d’infanterie de cent-cinquante hommes quasi tous nuds et deschaussés, logés
dans le chasteau de Melun (…) ; sa compagnie de chevaux-légers composés de quinze homme sans bottes, sans pistolets et sans espés,
montés sur des chevaux volés aux fermiers des officiers de la ville de Melun (…). Les vols et les violences des troupes du
gouverneur ont failli faire perdre la ville au roi ; il a pris des dispositions pour que les soldats restent au château
pour y tenir garnison ; les châtiments exemplaires et la violence du gouverneur ont cependant causé beaucoup
de désertion ; C’est une merveille, Monseigneur, comme il y est demeuré un seul soldat voyant qu’il en a tué de sang froid de sa
main, qu’il en a fait mourir sur le chevalet sans confession pour de légères faultes, et de faim dans des cachots. Il ne tient qu’à luy
de n’en point perdre puisqu’ils sont enfermés dans sa place (…). J’ay faict mon possible pour mesnager l’esprit incertain et vacillant
de ce gentilhomme là, mais enfin ne pouvant en venir à bout et cognaissant qu’il n’est pas le maistre de luy-mesme (…). MM. de
Navailles et de Launay partagent son avis sur ce gouverneur dont il raille la conduite.
Au verso, la minute de réponse autographe du cardinal de Mazarin.
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