Page 22 - Black Beautés Spécial Fetes 2025
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Les maladresses de la diversité : la
“Barbie Oreo” et autres polémiques
Dans les années 2000, Mattel tente de diversifier davantage
ses modèles.
Mais certaines initiatives virent au désastre.
La plus emblématique ? La “Barbie Oreo”, poupée noire
sponsorisée par la célèbre marque de biscuits.
Une erreur monumentale.
Aux États-Unis, le mot “Oreo” est une insulte raciale
désignant un Noir “blanc à l’intérieur” c’est-à-dire perçu
comme reniant son identité.
“Quelqu’un a manifestement très mal réfléchi chez Mattel…”,
commentera ironiquement Anne Monier, conservatrice au
Musée des Arts décoratifs.
Ce scandale révèle une chose : la diversité ne doit jamais être
un argument marketing vide, mais un engagement sincère,
réfléchi et respectueux des symboles.
Aujourd’hui : la revanche des
représentations
Depuis quelques années, Mattel a profondément
repensé sa marque.
Barbie existe désormais en plus de 35 couleurs de
peau, 94 coiffures et 9 morphologies différentes.
Des Barbies en fauteuil roulant, des Barbies
scientifiques, des Barbies voilées, des Barbies
albinos.
Un pas vers l’inclusion, certes, mais aussi une
réparation symbolique.
Car pour des générations de petites filles noires, la
première Barbie noire n’était pas juste un jouet :
c’était une déclaration.
Celle qui disait : “Oui, toi aussi, tu es belle. Toi aussi,
tu peux être au centre de l’histoire.”
Héritage et fierté : ce que représente
la Barbie noire aujourd’hui
Aujourd’hui encore, cette poupée est bien plus qu’un
objet de collection.
Elle incarne le combat pour la visibilité, la
représentation et l’amour de soi.
Dans un monde où la beauté noire a longtemps été
invisibilisée ou exotisée, la Barbie noire rappelle que
l’enfance aussi est un terrain de résistance culturelle.
Et quelque part, dans une chambre d’enfant, une
petite fille noire tresse les cheveux de sa Barbie, la
regarde et se dit :
“Elle me ressemble. Et si elle peut être tout ce qu’elle
veut, moi aussi.”

