Page 25 - Black Beautés Spécial Fetes 2025
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Au Nigeria, certaines ethnies exigent des dots
considérables. Chez les Ibos, la liste des présents est
parfois longue comme un roman : boissons, produits
alimentaires, bijoux, et même électroménager. Un
mélange de tradition et de modernité.
Afrique centrale : la dot, pilier de l’honneur familial
Au Cameroun, au Gabon ou en RDC, la dot est un
véritable pilier social. Elle s’appelle parfois lobola
(comme en Afrique australe) et marque le passage à
un statut social reconnu.
Dans plusieurs ethnies camerounaises et congolaises
(RDC), le montant de la dot dépend du niveau
d’éducation ou de la situation sociale de la femme. Ce
qui suscite souvent des tensions : certains dénoncent
une inflation de la dot, qui transforme le mariage en
affaire commerciale.
Afrique de l’Est : l’équilibre entre tradition
et modernité
Au Kenya, en Tanzanie ou en Ouganda, la dot –
appelée également bride price demeure un élément
incontournable du mariage traditionnel. Elle est
souvent fixée en têtes de bétail, en argent ou en
présents utiles à la vie quotidienne. Dans certaines
communautés, la dot est considérée comme un gage
d’engagement durable, obligeant le mari à honorer et
à protéger son épouse.
Mais de plus en plus de femmes instruites
questionnent ce modèle : « Pourquoi faut-il qu’un
homme paie pour m’épouser ? » demandent-elles, à
une époque où l’égalité des genres s’impose dans les
mentalités.
Au Maghreb : un symbole de respect et de bénédiction
Dans les pays du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie), on parle de
mahr terme issu de la tradition islamique. Le mahr est une
somme d’argent ou un bijou offert par le mari à son épouse, non
à sa famille. Ce don, exigé par la loi islamique, marque la volonté
de subvenir aux besoins de la femme et de la respecter comme
partenaire légitime. Bien que plus symbolique que la dot
subsaharienne, le mahr reste un moment fort, signe d’honneur et
de stabilité pour le couple.
Les dangers et dérives de la dot
moderne
Malheureusement, ce rituel sacré est souvent dévoyé. Dans
certaines régions d’Afrique subsaharienne, la dot est devenue un
commerce, où les familles rivalisent pour afficher leur prestige
social. On parle de “dot exorbitante”, où les montants dépassent
le raisonnable, poussant de nombreux jeunes hommes à retarder
ou renoncer au mariage.
Photo : Morocco wedding

