Page 28 - Lux in Nocte 14
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Tiré de "Les carnets d'Ivan Chtov", Éditions 7e Ciel - décembre 2020
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Illustration de Sacha Vausort
Sous le pont coule le fleuve WUDQTXLOOH«
De ces simples mots, peu auraient de raison de disconvenir, et SRXUWDQW«
Sur un banc près de la Loire, je dors, épuisé par cette nuit glaciale, où mon
seul salut fut de marcher les mains enfouies au plus profond des poches
trouées de mon pantalon de laine. Je P·DSSHOOH Martin et je Q·DL plus de
maison, ni de femme, ni G·HQIDQWV ni de chats ou G·RLVHDX[ tous écrasés par la
bombe qui nous frappa le 14 juin 1944.
Rien ne put O·HPSrFKHU Dix secondes G·XQ brouhaha indescriptible, puis plus
rien, si ce Q·pWDLHQW les pleurs G·XQ bébé et la lugubre complainte du glas.
Après tous ces mois sans gros pépin avec les Fritz ! Il a fallu TX·RQ V·SUHQQH une tranche de
rosbif su' O· paletot ! répétait Tintin à chaque rencontre, tandis TX·LO poussait son
vélo en direction des étangs, la canne à la main et le panier sur le dos.
Les $QJODLV« qui O·HXW cru ? &·pWDLW nécessaire ! a martelé monsieur le maire dans
son discours aux obsèques. Je Q·HQ ai pas douté une seule seconde. Pourtant,
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