Page 30 - Lux in Nocte 14
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Le hasard avait décidé que je me trouve là, planqué contre la pile, à attendre la
fin du grain.
Ils se sont embrassés. -·DL souhaité leur signaler ma présence, puis, je ne sais
pour quelle raison, je me suis résigné. On Q·DEDW pas une colombe en plein vol, me
dis-je, et celle-là Q·pWDLW pas de Tintin, pour une fois !
Se croyant à O·DEUL de tout regard, Jean voulut profiter de la jeune fille en lui
glissant la main sous le pull. Elle résista, lui saisit le poignet et O·pFDUWD avec
vigueur. Jean en fut surpris, moi aussi. Pourquoi se rencontrer sous O·DUFKH du
pont de Beaugency dans ce cas ? Tout le monde sait TX·RQ Q·\ vient pas que
pour admirer la Loire !
Elle poussa son compagnon vers la paroi pierreuse, lui fit signe de se
retourner et, V·DLGDQW G·XQ lien noué à O·DQQHDX servant G·RUGLQDLUH aux
chevaux, entreprit de lui attacher les bras. Jean avait compris, la fête Q·pWDLW pas
finie et, pour ma part, même si M·HQ avais un peu honte, je me préparais au plus
joli des spectacles. Tenu au respect de cette façon, Jean ne bougeait plus, il se
laissa glisser au sol et attendit la suite, assis, avec une impatience non
dissimulée.
Douce Manon. Je ne peux oublier la scène qui suivit. '·XQ geste, elle détacha
son chignon ; sa belle chevelure dorée lui tomba sur la nuque. Elle se secoua la
tête, faisant voler quelques mèches sur son visage. Plantant à travers ce voile
naturel son regard dans celui de Jean, elle ôta son pull, TX·HOOH portait sur une
robe mi-longue dont les fines bretelles laissaient désormais apparaître deux
épaules dénudées. Sa peau laiteuse avait la pureté de la brume G·XQ matin de
mai, suave et lumineuse, et, tandis TX·HOOH abandonnait sa parure sur les pavés,
je ne pouvais P·LPDJLQHU plus joli spectacle que cette fille. Dieu, que M·HQYLDLV
Jean ! En douceur, la rose blanche se sépara de tous ses pétales, révélant à la
nuit ses plus secrètes splendeurs. Silhouette magique, quand vas-tu W·DUUrWHU ? me
pris-je à penser. Elle V·DSSURFKD de lui, et sans le toucher, se mit à onduler
lentement. Je Q·HQ croyais pas mes yeux. À quelques centimètres de son visage,
elle fit volte-face et persista dans sa danse, me toisant du regard, un large
sourire aux lèvres. Soudain, O·RUDJH gronda, accompagné G·XQ puissant éclair.
Jean, accaparé par le ballet de sa dulcinée, Q·HXW pas le temps de me voir, mais
M·pWDLV sûr que Manon, elle, P·DYDLW repéré. Elle se mit à rire, prolongeant cette
primitive chorégraphie, approchant sa vibrante croupe de plus en plus près.
Jean Q·HQ pouvait plus, il tirait sur la corde de toutes ses forces pour ne serait-
ce TX·HIIOHXUHU le Graal. Où tout cela va-t-il nous mener ? me dis-je.
La foudre tomba soudain, faisant exploser un des platanes centenaires. Deux
lourdes branches expulsées vers le ciel terminèrent leur vol à quelques mètres
de moi. Je sursautai.
Manon, par contre, Q·DYDLW pas perdu le sourire, ses pupilles brillaient
désormais dans la nuit, scintillantes réflexions des quelques réverbères qui
illuminaient les quais.
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