Page 34 - Lux in Nocte 14
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LA PETITE SIRENE
Julia Henriette Kakucs
Nous sommes dans une cage de YHUUH« $X-dessus de nous flotte un ciel
lourd et gris et la pluie déferle avec rage. Les gouttes de pluie V·pFUDVHQW
bruyamment sur la surface lisse et transparente des vitres.
Tant de fois, après l'heure de fermeture, nous étions assis tasse à la main
dans le petit bistrot où les fauteuils tissés en fibres plastiques, nous rappelaient
les merveilleuses vacances au bord de la mer, le sable, le soleil, la brise
nonchalante.
Nous parlions, nous nous plongions dans des discussions métaphysiques,
existentialistes, en profitant du peu de temps disponible entre les obligations
et les attentes du quotidien.
Ici, j O·DEUL cachés dans l'espace moderne derrière les restaurants et les
banques, prisonniers dans un aquarium imaginaire, nous pouvions regarder à
travers les murs transparents les vagues de la tempête déchaînée. Parfois, les
EUDQFKHV G·XQ DUEUH, DJLWpHV SDU OH YHQW TXL EDOD\DLW O·DWULXP, collaient leurs
paumes humides sur les vitres en envoyant des signes énigmatiques.
Réfugiée, vautrée dans un de ces fauteuils nostalgiques, en agréable et tacite
compagnie, je me suis offerte une heure pour moi, une heure de réflexion.
GeonN - Neumann Gheorghe
Dans chaque courant d'eau qui coule autour du dôme qui sépare comme
une Kippa, l'espace entre nos crêtes et notre hauteur infinie, résonnent les
chants des ondines, la mélodie séduisante des sirènes du Nord.
La recherche du sens de la réalité à Francfort, contient les mêmes
questions qu'en Europe du Nord. On peut se sentir perdu dans le cosmos
G·ici et de là. Ma pensée se glisse entre les filles du tisserand des contes de fées
de Christian Andersen.
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