Page 31 - Lux in Nocte 14
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La lueur de son regard changea peu à peu, montrant des reflets bleutés G·RXWUH
nature. Une troisième déflagration coupa net le courant de la ville et là, seuls
ses yeux demeurèrent visibles dans les ténèbres.
Jean se mit à hurler, toujours accompagné des rires entêtants de Manon. Pas
un cri de plaisir, bien au contraire, il hurlait à la mort !
Je me souviens de O·pFODW des prunelles de Manon virant du bleu au vert, puis
de ce coup de tonnerre qui, par son flash, imprima O·KRUUHXU de cette scène au
plus profond de mon âme.
Une créature brunâtre mi-lézard-mi-humaine à la peau écailleuse tirait Jean
vers le fleuve. La panique V·HPSDUD de moi. '·XQ bond, je me jetai et atteins
ma bourriche à laquelle était liée une pique dont je voulus me saisir. Je me
rappelle P·rWUH penché en avant et avoir senti une morsure à la nuque alors
que des pattes griffues me lacéraient la poitrine. Je suis lentement tombé dans
ses bras, tandis que sa chevelure blonde me caressait le visage.
Lorsque je repris mes esprits, M·pWDLV au lit. 4XHOTX·XQ P·avait transporté à
O·K{SLWDO de campagne, chez les ursulines. Manon était là, à mon chevet et elle
me souriait encore.
³ Et Jean ? lui demandai-je.
³ Il Q·D pas supporté. Il est devenu sourd et a perdu la parole. La foudre, sans
GRXWH«
³ Ah oui, bien sûr, la IRXGUH«
Quelques semaines plus tard, le 15 août 1943, M·pSRXVDL Manon en secret, dans
O·pWDQJ des Accruaux.
Le 14 juin 1944, elle repartit vers les étoiles et depuis lors, M·DWWHQGV les
$QJODLV«
Ainsi disparut la dernière vouivre de Loire.
Depuis ce jour-là, sous le pont coule le fleuve, sombre et mystérieux, dans
lequel chaque nuit, je P·HQIXLV«
Glisse O·HDX mystérieuse au pont de Beaugency
Prenons bien garde à nous car la belle est amère
Si ses courbes gracieuses chantent O·DXEH et midi
Sous O·pclat G·XQ remous surgira la FKLPqUH«
VRPPDLUH
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