Page 106 - Le grimoire de Catherine
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encore délivré tous ses mystères ? Ils n’avaient vu que ce qui était au soleil et si
l’ombre était receleuse de richesses inexplorées !
Leur curiosité ainsi aiguisée, ils ne pouvaient pas ne pas tenter d’éclaircir ce nouveau
mystère. Après un long conciliabule ils décidèrent d’attendre d’autres signes de vie.
Ils formèrent un cercle car ils avaient entendu raconter que les phénomènes magiques
pouvaient se produire, grâce à cette pratique. Comme leurs connaissances en
ésotérisme se bornaient à cela ils se mirent à jouer aux cartes pour passer le temps.
Ils se prirent peu à peu au jeu et se laissèrent aller à crier, parfois même à trépigner
d’impatience.
De derrière les fourrés finirent par sortir des petits êtres graciles, fluorescents,
pourvus de grandes oreilles, aussi avaient-ils capté le chambard ambiant ! La curiosité
les avait fait s’approcher de ce groupe qui respirait la joie de vivre. Il s’agissait d’elfes
de la forêt !
Le dialogue s’établit très vite, il faut rappeler que nos jardiniers étaient très curieux et
accueillants et que toute nouveauté les intriguait. Aussi pressés d’ouvrir le dialogue,
racontèrent-ils à ces nouveaux arrivants d’où ils venaient, de quelle imagination ils
étaient nés. Leurs nouveaux interlocuteurs, enfin mis en confiance, dirent à leur tour
les légendes qui les avaient engendrés et les croyances qu’elles colportaient Chacun
s’enrichissait du récit de l’autre.
Ils étaient prêts à écrire une belle histoire commune. Que choisir ? Un roman ? Ce
serait trop long ! Un livre d’histoire ? L’humanité est trop complexe ! Un poème ? Tant
de chantres l’avaient réussi avant eux! Ils pensèrent aussi à proposer un roman
policier mais pas question de parler de violence. Tous rêvaient de lumière ! Alors ils
choisirent d’écrire une petite nouvelle qu’ils intitulèrent « Un jour le rossignol
chantera ».
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