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UN SOULAGEMENT BIEN MÉRITÉ

             Je dois emprunter une passerelle… en bois… qui donne accès à
             la plage de Los de Enebrales à Punta Umbría en Espagne… de
             jour… et entièrement… nu. Et cela suite a un pari stupide…
             cela ne manque pas de sel diront certains… J’ai comme un
             picotement sévère dans l’épiderme de la jambe gauche… un
             signe   qui   ne   trompe   pas,   je   me   suis   embarqué   dans   un
             événement   que   je   ne   contrôle   pas…   et   je   n’aime   pas
             « naviguer » sans ma boussole personnelle…

             Mon expression favorite : « Je maîtrise » et là… je suis entre le
             verre   à   demi-plein   à   demi-vide,   le   funambule   du
             questionnement qui arpente sa nudité de décision qui ne sait
             pas quelle direction prendre, se palpe le menton et la couenne
             et s’empiffre de réflexions indigestes, parcourt les arpents de
             livres   sur   la   question   cruciale :   Est-ce   bien   raisonnable   de
             s’aventurer sur un terrain inconnu au bois tendre d’une plage
             somme toute signifiante de la nudité d’un sable fin comme au
             premier jour de la genèse qui n’avait pas encore son mot à dire
             car elle n’avait pas cette idée saugrenue qu’elle appartiendrait
             un jour à l’histoire qui n’avait rien d’autre à faire que de la
             nommée à la question celle de la torture des mots pris aux
             pièges inconsidérés de la pensée fugace et parfois pauvre du
             croyant   qui   se   croit   être   sur   la   croix   pour   son   calvaire   sa
             rédemption et c’est une couronne d’épines qui prend la grosse
             tête et va parcourir le monde avec un projet marketing jamais
             égalé et qui se prie de rester dans le vent au prix de sacrifices
             journaliers de ses ouailles à la jonction d’un futur encore en
             culotte courte et un passé pressé de continuer à perdurer de
             siècles en siècle comme une pierre angulaire de l’humanité
             comme si elle avait besoin de croire à l’évanescence de sa
             chair quand la fécondité n’a jamais été aussi haute sur les
             terres mêmes les moins fertiles tout reste à faire pour rester
             debout à défaut d’être allongé sur la première question… ?

             Un   essoufflement   perpendiculaire   me   traverse   comme   une
             flèche et je respire mon inquiétude et décide de me rendre
             illico à cette fameuse plage dont je ne connais ni d’Adam, ni
             d’Eve, c’est dire ma culture crasse qui s’expose au-devant de
             tous et là… je prends le premier train en partance… pour cet
             endroit dont je soupçonne toute la portée pour celles et ceux
             qui  vont  me  faire  rendre  gorge  aux  rougissements   de  mon
             anatomie…   mais   qu’importe…   vaille   que   vaille…   j’assume…
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