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L’ÉVEIL…PEUT-ÊTRE
Elle n’est pas encore coulée. Elle est toujours debout… enfin,
assise sur ce banc… depuis trente-trois jours, sept heures et
trente-deux minutes. Alors gréve de la faim pour une action
déterminée ? Par exemple : attention terre en danger, moi
aussi ou femme à sa toilette, attention danger produits ou
seulement un état de résistance pour tous les humains
rescapés de la pandémie virale, décidé par le peuple des
Nanoparticules dirigés par les Bulloïdes ? Sans aucun doute.
Mais qu’importe !
Deviendra-t-elle bientôt un fantôme ? Qui le sait à l’heure où
ses lignes s’écrivent seules sous le joug d’une Roboïde dédiée
aux humanoïdes dissociés.
Je regarde non stop l’évolution de ma congénère qui ne
dépassera pas les trente-cinq jours. Dernier record de vingt
ans, déjà.
Je me regarde dans l’effet glace de ma paume de main et j’ai
honte de ma tête qui ne ressemble à rien d’un homme heureux,
mais a un dépravé… Je voudrais me déplacer pour être auprès
d’elle. Mais impossible, même ma voiture est interdite de
circuler avec le moteur électrique synchrone à double hélices
mono-nucléide…
Alors, je bois, je vois, et je prie… à genoux mon dieu de la
Bonhomie pour rendre grâce à l’âme chimiquement devenue
déviante de cette femme. Et je marmonne comme un môme en
défaut d’être pris en flagrant délit de dire des mots interdits et
puis j’entends à la porte de mon compartiment un grattement :
— Ne bouge pas !
Comment ? Ne pas bouger ? Trois mètres carrés pour lieu de
vie ! Une assistance méprisante. Ce Roboïde Inspecteur se
moque de moi… je vais le gommer de la partition des Anguleux
de l’autorité… je ressens comme une allergie se répandre dans
mon organisme… le salop !!! Il vient de m’injecter sa haine et
son écumeuse réprobation… et d’une nano seconde à une
autre… je viens de retrouver la femme sur le banc… momifiée.
Je lui prends la main, ensemble nous allons nous accompagner