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LUCIDITÉ ÉVEILLÉE
… entendre une voix céleste sur la voie du dernier souffle, par
exemple, est une aberration. Comme si Jeanne d’Arc avait
entendue des voix… célestes. Non, non, c’est son cerveau de
campagne typique qui a porté sa propre résonance. Un
cerveau urbain, pas du tout. C’est une différence fondamentale
des cerveaux qui se développent selon des environnements
spécifiques. Par exemple, pour cerner quelques
caractéristiques de cerveaux : un cerveau naviguant dans le
milieu marin aura, certes des propos salés mais aussi du vague
à l’âme, d’autant s’il pêche par gourmandise de son propre
défaut. Alors que le cerveau déployé dans le cercle restreint
des mathématiciens aura une tendance à chiffrer son loyer en
de douces formulations développées au carré du cube
inversement au regard de l’escalier en colimaçon standard et
de l’éclairage du palier avec cette tendance parano qui lui faire
croire qu’on lui veut du mal et ainsi d’éclaircir ses moments
sombres de son emploi du temps…
Les puristes me traiteront de nébuleux et qu’il faut absolument
que je jette du leste. Je dis une fois de plus : non, et re-non. Le
cerveau est peut-être une attraction pour certains, pour moi il
est de l’ordre du surnaturel. Et oui ! Le cerveau tel que nous le
connaissons actuellement dans sa plus petite dimension
informationnelle, car nous avons ici un talon d’Achille bien
original, nous croyons savoir mais notre savoir est une vraie
passoire (et pas celle pour les pâtes), est un émerveillement de
tous les instants.
Et je ne veux pas perdre le fil de ce discours, car il est bientôt
l’heure du repas dominical, je veux rajouter, l’air de rien, que
je préfère avancer dans mes raisonnements en digne tortue
raisonneuse que d’un lièvre qui s’enorgueillit…
— Alors, docteur, c’est grave ?
— Patient intéressant qui a perdu la boule tout en restant
lucide. C’est étrange.