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DÉVISSEMENT

             Ce matin-là j’avais entendu une personne dans le bus avouer à
             une autre personne de sexe opposé le ras-le-bol de sa situation.
             Elle   disait   que   sa   vie   était   dans   un   cul   de   sac   et   elle   se
             demandait si le suicide n’était pas le meilleur moyen pour en
             finir. A sa confidence, elle rajoutait tranquillement que chaque
             jour était du stop ou encore.

             Et   puis,   cette   personne   a   sorti   un   couteau,   a   crié   ne   pas
             déranger nos habitudes de zombis et qu’elle n’avait pas une
             seconde   vie   pour   refaire   autrement   et   que   son   acte   auto-
             agressif où découlera son décès nous affirma que le transport
             de son corps sera sans frais de port car elle avait tout prévu.
             Elle continuait de crier mais moins fort que la vie c’était tout
             ou rien, cela ne devait pas être nuancé. Elle rajoutait d’un ton
             plus bas qu’elle était en plein pétage de plomb et qu’elle se
             sentait hors de contrôle, qu’il ne fallait pas l’approcher.

             C’était   inattendu,   violent…   elle   se   trancha   la   moitié   de   la
             gorge. Du sang aspergea les personnes autour d’elle, et d’un
             effet de déchirement des tissus tout le reste de sa vie gicla. Les
             cris s’éparpillèrent, le désordre se dynamisa, tout était sens
             dessus dessous…

             Ce matin-là j’avais un énième rendez-vous pour un boulot, mes
             jambes ne m’ont pas tenu…
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