Page 257 - test
P. 257
DÉVISSEMENT
Ce matin-là j’avais entendu une personne dans le bus avouer à
une autre personne de sexe opposé le ras-le-bol de sa situation.
Elle disait que sa vie était dans un cul de sac et elle se
demandait si le suicide n’était pas le meilleur moyen pour en
finir. A sa confidence, elle rajoutait tranquillement que chaque
jour était du stop ou encore.
Et puis, cette personne a sorti un couteau, a crié ne pas
déranger nos habitudes de zombis et qu’elle n’avait pas une
seconde vie pour refaire autrement et que son acte auto-
agressif où découlera son décès nous affirma que le transport
de son corps sera sans frais de port car elle avait tout prévu.
Elle continuait de crier mais moins fort que la vie c’était tout
ou rien, cela ne devait pas être nuancé. Elle rajoutait d’un ton
plus bas qu’elle était en plein pétage de plomb et qu’elle se
sentait hors de contrôle, qu’il ne fallait pas l’approcher.
C’était inattendu, violent… elle se trancha la moitié de la
gorge. Du sang aspergea les personnes autour d’elle, et d’un
effet de déchirement des tissus tout le reste de sa vie gicla. Les
cris s’éparpillèrent, le désordre se dynamisa, tout était sens
dessus dessous…
Ce matin-là j’avais un énième rendez-vous pour un boulot, mes
jambes ne m’ont pas tenu…