Page 5 - Nathalie Nkum
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L’approche conceptuelle et méthodologique, plus la littérature scientifique.

               Keynésiens et Classiques s’affrontent régulièrement sur l’interventionnisme ou non de l’Etat en cas de
               récessions économiques. A mon humble avis les choix keynésiens sont plus à même, mieux adaptés au
               contexte de l’économie Camerounaise, si une réelle voie de sortie de crise est à envisager.

               La crise économique, partie de la chute des revenus tirés de l’exportation et alimentée par la corruption
               a enlisé le Cameroun dans un schéma de Stagflation.

               En conséquence, la production nationale a drastiquement reculé et la courbe de demande agrégée
               s’est fortement déplacée vers la gauche depuis les années 90.


               La production des biens et services de l’économie Camerounaise, c ‘est-à-dire le PIB réel ayant très
               sensiblement baissé, la courbe d’offre agrée de long terme s’est durablement déplacée vers la gauche.

                Les entreprises fermées ont fait baisser la quantité d’heures travaillées, la journée de travail continue
               aussi. Le nombre de diplômés universitaires et ceux d’écoles supérieures a augmenté. Le taux d’écoles
               d’enseignement supérieur a même flambé, mais la productivité n’a pas augmenté parce que ces
               diplômés ne sont pas insérés dans le circuit du travail.


               La courbe d’offre agrégée de long terme et la courbe d’offre agrégée de court terme se sont elles aussi
               sensiblement déplacées vers la gauche.

               Finalement au Cameroun, nous avons l’impression d’être dans l’engrenage d’une stagflation et d’une
               contraction de la demande agrégée avec de curieux effets.

               La stagflation est due au déplacement de la courbe d’offre agrégée de court terme vers la gauche, avec
               pour conséquence une diminution de la production nationale et une flambée des prix des denrées
               alimentaires et produits de première nécessité.

               Ensuite, une baisse du niveau naturel de la production a entraîné le déplacement de la courbe d’offre
               agrégée de long terme vers la gauche.

               Et pour finir, une baisse de la demande agrégée a fait chuter la production, mais les prix curieusement
               n’ont pas chuté, au contraire, ils ont augmenté à tous les niveaux.

               Si nous suivons l’avis des classiques ou des monétaristes, l’Etat ne devrait pas intervenir ; déjà même au
               niveau du déplacement de la courbe d’offre agrégée de court terme vers la gauche avec la stagflation
               que cela engendre. Par ce que de leur point de vue, la production va rester à un niveau faible durant un
               certain temps, puis la récession finira par s’estomper elle-même à mesure que les prévisions des agents
               économiques et les salaires vont s’ajuster.

               Le problème au Cameroun, est que les salaires ne sont pas ajustés au niveau des prix anticipés des
               agents économiques et donc la récession n’a pas pu s’estompée d’elle-même depuis les années 90.
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