Page 6 - Nathalie Nkum
P. 6
Les classiques disent ceci : la quantité de biens et services offerte dépend à court terme des salaires. Or
les salaires sont déterminés en fonction des anticipations sur les prix que font les agents économiques.
Toute variation de ces anticipations se traduit par un déplacement de la courbe d’offre agrégée à court
terme. Parce que les salaires sont rigides, si le niveau des prix est élevé, les entreprises comme les
employés ont tendance à s’entendre sur des salaires élevés ; ces salaires, eux se répercutent sur les
coûts de production, faisant ainsi diminuer pour chaque niveau de prix la quantité offerte de biens et
services. Donc lorsque les agents économiques anticipent une augmentation du niveau des prix, les
salaires montent, les coûts de production grimpent, les entreprises décident de réduire leur production
pour chaque niveau de prix et la courbe d’offre agrégée de court terme se déplace vers la gauche, et
vice-versa. Si les prix baissent, les salaires baissent, les coûts de production baissent, les entreprises
augmentent leur production et la courbe d’offre agrégée de court terme se déplace vers la droite. Au
Cameroun, le problème est que les salaires baissent, le chômage augmente, les coûts de production
baissent, mais les prix eux, restent élevés.
Un autre problème au Cameroun est que, bien que le niveau des prix soit élevé, les salaires ne sont plus
rigides depuis les années 90. Donc les employés ne s’entendent plus avec les entreprises pour que les
salaires soient élevés lorsqu’ils (les employés, agents économiques) anticipent une hausse des prix. Les
prévisions des agents économiques et les salaires ne s’ajustent pas. Les salaires sont bas, le chômage
élevé, les coûts de production ont baissé, mais curieusement les prix sont restés élevés et ont d’ailleurs
continuellement continué à croître; conséquence, la courbe d’offre agrégée de court terme ne s’est pas
re-déplacée vers la droite pour que l’économie retrouve son niveau d’équilibre.
A mon avis, peut-être que la baisse de la production n’est pas liée uniquement aux coûts élevés de main
d’œuvre pour le problème précis du Cameroun.
Mais à quoi donc cela est dû ? Voici une question à laquelle je devrais trouver réponse durant mes
recherches. La réalité de l’économie Camerounaise, n’a pas obéit à la loi classique, dans ce cas précis.
Le choix des politiques, de laisser la récession se réguler d’elle-même n’a pas marché ; A long terme,
l’économie n’est pas revenue au point d’équilibre entre la demande agrégée et les courbes d’offre
agrégées de court et long terme ; la baisse de la production et l’emploi n’a pas été temporaire, mais s’est
installée durablement et la hausse des prix persiste de façon continue.
De plus, les stabilisateurs automatiques défendus par les classiques n’ont pas pu jouer leur rôle dans le
cas du Cameroun. D’abord, laisser la récession économique se résorber d’elle-même n’a pas marché.
Ensuite, ni le système fiscal, ni les dépenses publiques, comme stabilisateurs automatiques n’ont pas
fonctionné.
Certes, en ce qui concerne le système fiscal, les recettes gouvernementales au moment où le Cameroun
rentre en récession, semblent diminuer automatiquement, vu que les impôts sur le revenu personnel, les
charges sociales levées sur les salaires et l’impôt sur les bénéfices des sociétés ont de prime à bord
chuté.