Page 118 - J'aime autant te hair
P. 118
Flash-Back
la première fois que je l’ai vu
Avril 2014, Aéroport de Maya-Maya
Zone d’arrivée
Lucy mâchouillait un chewing-gum, en écoutant de la musique en
sourdine. Un plaid légèrement enroulé à son cou, elle donnait l’impression
de voir ailleurs. Son vol avait pris un coup d’avance sur la météo. Mieux
valut ne pas s’attarder parmi cette horde d’inconnus. Depuis le temps que
la jeune femme avait quitté le Congo, elle ne gardait en mémoire, que
l’effroi qui jadis surplombait le visage de toutes les victimes du 5 juin.
Son passeport entre les mains, Lucy avait effectué le voyage sans
encombre, n’ayant pour seul bagage que son MacBook.
Stella m’avait apporté des documents, attestons que dorénavant,
j’étais le nouveau PDG de ce fameux hôtel qu’aurait appartenu à son père.
Je venais d’arriver en ville, après un voyage en Europe où le hasard aurait
voulu qu’avec Stella, nous soyons colocataire à l’Université de Lyon. Elle
me parlait très souvent de son père, qui malheureusement avait de
nombreuses dettes, malgré sa fortune colossale et par conséquent, se
sentait dans l’obligation de vendre son entreprise. J’avais suffisamment
gagné de l’argent, en travaillant comme un forcené dans les restaurants et
les boites de nuits branchées, ce qui me permit par la suite d’ouvrir un
compte épargne. Je savais par instinct que cet hôtel, me reviendrait un
jour, mais sans l’apport de Stella je n’aurais pu l’acheter. Elle s’était
proposée de m’avancer une importante somme d’argent, qu’ensuite je
rembourserai avec mes bénéfices. Stella était ma botte secrète. Bien
obligée de rentrer au Congo, elle venait de conclure une clause de contrat
avec son père, se faisant nous étions devenus partenaires d’action.
_ Tu en as mis du temps pour venir jusqu’ici, il en fait une de ces
chaleurs dans cet aéroport.
_ Bienvenue au Park du monde, le pays ne t’a pas trop
manqué j’espère. Se réjouit-elle, une fois que nous nous étions retrouvés,
parmi la horde de passagers.
_ Tu parles, je suis curieux de voir cet hôtel qui nous appartient.
_ Pas si vite, on a tout notre temps. D’abord, j’aimerai te faire
visiter la ville.
_ Stella, j’ai grandi dans ce trou perdu, rappelle-toi.
_ Mais ça a changé depuis. Allez viens.
Lucy pianotait sur son portable, intriguée, elle jeta un coup d’œil
dans notre direction. Je demandais à Stella de faire halte. Peut-être que
118