Page 115 - J'aime autant te hair
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_ C’était donc ça le problème. Helena tu aurais dû m’en parler. Tu
                      as des doutes quant à la nature de mes sentiments, et c’est normal, mais
                      nous aurions mieux fait d’en discuter un peu plus tôt.
                             _ Ces choses-là ne se discutent pas, on les vit simplement, ou, on

                      les subit. Je dis sous une forme de prière.
                             Brandon fait deux pas en avant. Mains dans les poches. Je ne
                      supporte pas ce regard, alors je baisse la tête.
                             _ J’ai de l’estime pour toi Helena, voilà ce que j’en pense.
                             _ Tu as quoi ? Rétorqué-je.
                             Il veut se répéter. Ce n’est pas une question rhétorique.

                             _ La première fois je t’ai entendu merci. Tu as de l’estime pour moi
                      et ça veut dire quoi au juste, tu me prends pour ta meilleure amie ? Ou je
                      ne sais pas moi, une de tes nombreuses maitresses ? Ce que je veux savoir
                      c’est si tu éprouves des sentiments pour moi, ce n’est pas trop te
                      demander quand même.

                             Brandon me tance du regard, ses traits se durcissent pendant
                      quelques secondes. J’ai les yeux qui pétillent, mes larmes ne vont plus
                      tarder. Je m’étais juré de ne pas pleurer, mais chaque fois que je suis face
                      à cet homme, je ne peux m’en empêcher.
                             _ Attends, tu t’entends parler là, on est censé être adultes, pas de
                      putains de mômes qui essaient de se tourner autour. Qu’est-ce que tu me
                      veux à la fin ?

                             _ T’es gonflé de me poser la question, à toi de me le dire. Sitôt dit,
                      sitôt sur pieds. Je le foudroie du regard.
                             Il se passe un temps fou. Mon estomac se noue. Brandon renifle à la
                      commissure de mes lèvres.
                             _ Je dis que je n’ai pas envie d’être ton ami.

                             _ Et moi je dis que je ne serais pas l’une de tes nombreuses
                      maitresses.
                             _ Voyons cela.
                              J’aurais mieux fait de reculer mais Brandon est plus rapide. Ça ne
                      me surprend pas. Il m’embrasse encore… toujours avec la même
                      fougue… la même ardeur. On se rapproche dangereusement d’un petit
                      rituel. Entre nous les mots n’ont aucune importance, ce ne sont que des

                      mots. S’embrasser par contre, me parait plus réel.
                      Nos voix sont entrecoupées dans un souffle.
                             _ Et maintenant Brandon ?







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