Page 123 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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Octobre 1988 : la grande manipulation 121
Larbi Belkheir, ayant eu à occuper les fonctions de
coordinateur des services de sécurité au début du premier
mandat de Chadli, a acquis un certain ascendant sur beau·
coup de chefs militaires. Il bénéficie aussi de la confiance
et de la complicité des anciens de l'armée française. Son
clan. Il joue alors un rôle primordial dans leur prise de
pouvoir à la tête des directions sensibles de l'institution
militaire. Le poste de coordinateur des services de sécurité
sera occupé, par la suite, par un autre transfuge de l'année
française, Benabbes Oheziel, au moment où Larbi Belkheir
sera appelé, en 1980, à succéder à Benhabyles au Secréta-
riat général de la présidence de la République. En 1986,
lorsqu'il est nommé directeur de cabinet du président de
la République, il laisse ce poste à Mouloud Harnrouche.
Larbi Belkheir et Benabbes Oheziel font preuve d'une dis-
cipline sans faille et manifestent une loyauté totale à la
personne du président. À leur tour, ils désignent à tous tes
niveaux de responsabilité des hommes qui font preuve à
leur égard de fidélité et de soumission.
En 1988, ce clan tient pratiquement sous sa coupe les
ministères de l'Information, de l' Intérieur, de l'Énergie ct
surtout celui de la Défense nationale, où le général Musta·
pha Cheloufi prend le poste de secrétaire général. Ancien
de l'année française, marié à une Allemande, ce qui
devrait, au regard des lois algériennes, lui interdire l'accès
à pareille fonction, il servira plus tard d'instrument cffi·
cace pour dégommer de nombreux officiers issus de
l'ALN.
Le clan de Mouloud Harnrouche procède autrement.
Son parrain, qui a connu lui aussi une ascension-éclair, a
de l'ambition. Ancien sous-lieutenant de la gendannerie
sous les ordres du colonel Bencherif, il a rejoint les ser-
vices du protocole de la présidence à l'époque de Houari