Page 154 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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La mafia des généraux
Le ministre de la Défense (Khaled Neuar, puisqu'il
faut un membre du cabinet noir pour contrôler de près tout
ce beau monde), un représentant des moudjahidine (Ali
Kafi, secrétaire général de l'Organisation nationale des
moudjahidine), une personnalité religieuse (Tedjini Had-
dam, recteur de la mosquée de Paris). Là encore, pourquoi
lui, et pas le président du Haut Conseil islamique, par
exemple? Le quatrième larron sera un représentant des
droits de l'homme, Ali Haroun, comme par hasard. Enfin
le cinquième homme, qui doit présider ce Haut Comité
d'État. Et c'est sur le choix de cette pC!1!Onnalité que le
débat s'arrime.
Nezzar aurait proposé Ahmed Taleb El Ibrahirni. Sid
Ahmed Ghozali s'y serait opposé: « Ah non! Suttout pas
lui. C'est un imam en costume cravate.» Nezzar, lui
demande alors d'avancer un nom. Ghozali aurait proposé
Ben Bella. Ali Haroun serait intervenu: « Avec ce revan-
chard, nous serons tous envoyés à la potence. » Sur ce, il
sort le nom surprise de sa poche : ({ Et si on faisait appel
à Boudiaf? » Le téléphone retentit. Boudiaf est au bout du
fil. Il annonce son arrivée pour le lendemain. Quel beau
scénario!
Il faut dire qu'avant de réunir le HCE le cabinet noir
avait tenu ses assises. Il avait demandé les services d'un
auxiliaire, Ali Haroun, le chargeant d'entrer en contact
avec Boudiaf. Comment était venue l'idée de Boudiaf?
Certaines sources affinnent que c'est Ali Haroun qui l'au-
rait eue. Comment? Pourquoi? C'est à lui de nous le dire.
Tout ce que je sais, c'est que le 9 janvier, Ali Haroun
appelle le fils de Boudiaf, Nacer, à son bureau de l'ONDH.
Après avoir pris des nouvelles de sa famille, attention tota-
lement inhabituelle de sa part, il lui demande si son père
pourrait lui téléphoner. Étonné, Nacer lui dit : « Vous
savez, mon père n'est pas du genre à appeler les gens du