Page 157 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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encore sergents dans les rangs de l'armée française. «Cer-
tains, comme Tewfùc et Smaii, jouaient encore aux bil-
les. )}
Ali Haroun est un sous-traitant de la mafia. Il a joué
le rôle qui lui était confié : contacter Boudiaf et se retrou-
ver dans la plus haute instance dirigeante du pays. Même
si cette structure n'est qu'une coquille vide, il n'empêche
que, pour la galerie, il est un « haut responsable ». Cela lui
suffit amplement. Et sait-on jamais, cela peut ouvrir de
nouveaux horizons à un homme avide de pouvoir.
Khaled Nezzar, le grand parrain, est le véritable
détenteur du pouvoir avec ses acolytes de l'ombre. Ce
n'est pas sur lui que pourrait compter Boudiaf pour réfor-
mer le système et débarrasser le pays de la mafia qui
l'étrangle.
Que peut faire Boudiaf, dans ces conditions? Rien
d'autre que s'encombrer davantage d'opportunistes de tout
poil.
Le Rassemblement populaire national qu'il met en
place voit aflluer une borde de fourbes en tous genres. Dès
sa disparition, ceux qui ont été les premiers à se déclarer
partisans de ce rassemblement seront aussi les premiers à
le déserter.
Que reste-t-il, aujourd'hui, de ce RPN? Qu'ont-ils
fait, ceux qui se disaient «boudiatistes », lorsqu'on a mis
sous leurs yeux les preuves de l'implication de la mafia
des généraux. dans son assassinat? La sourde oreille. «À
quoi bon entrer en conflit avec des généraux puissants et
véritables maîtres du pays? » Que pourrait leur offrir Bou-
diaf du fond de sa tombe? Qui s'occupe des morts dans
un pays livré à la corruption et aux passe-droits ?
Intronisé président du Haut Comité d'État, Moham-
med Boudiaf est, d'entrée, dépouillé des prérogatives que