Page 195 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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syndicat du crime  193

militaire (le Constantinois), chargé d'accueillir la dépouille
du défunt, n'en revenait pas. «Comment peut-on succom-

ber à une blessure légère à la jambe? » me demanda-t-il.
      Pour expliquer cette mort mystérieuse, le général

SmaH et ses acolytes ont fait circuler la rumeur selon

laquelle le commandant Guettouchi était diabétique. Pour
l'avoir bien connu, puisqu'il était mon voisin à Réghaïa,
je peux certifier qu'il n'en était rien.

     Tous les chefs des GIA sortent de l'anonymat. Aucun
d'eux n'a exercé comme imam, ni assumé des responsabi-
lités au sein du FIS. Les Abdelhak Layada, Djamel
Zitouni, Cherif Gousmi, Antar Zouabri, et autre Hacene
Hattab ne se sont illustrés que par des massacres et des
attentats plus monstrueux les uns que les autres. L'un était
tôlier mécanicien, l'autre marchand de poulets, le troisième
coiffeur, etc.

     Dans leurs premiers communiqués, les GIA se sont
attaqués au FIS et à ses leaders, Ali Belhadj et Abassi
Madani, en les qualifiant d'apostats. Ces mêmes GIA ont
exécuté Mohammedi Saïd et trois autres de ses compa-
gnons, membres de la direction du FIS, qui étaient allés
les voir au maquis en vue de leur proposer une fusion avec
l' AIS. Assoiffé de pouvoir ct croyant trouver en ces GIA
une force sur laquelle il pouvait compter, le FIS tentait de
les récupérer pour son propre compte. Il est tombé dans le
piège en couvrant politiquement tous les crimes abomi-
nables commis par tous les GIA, que ce soit la frange créée
par les services de sécurité, ou les autres.

      Il faut rappeler que les GIA se distinguent par l'ab-
sence d'un commandement unifié. Plusieurs bandes de cri-
minels repris de justice ont pris eux aussi l'étiquette GIA
pour perpétrer vols, racket, viols et assassinats.

      Cependant, les GIA de Djamel Zitouni et de ses suc-
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