Page 194 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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La mafia des généraux
nyloufi, membre du conseil consultatif du FIS. avait aussi
le Mouvement de l'État islamique, un groupe armé dirigé
par Chebouti dans la région de Blida.
La prolifération des groupes intégristes armés ne pou-
vait que donner des idées aux scénaristes de la mafia. Les
GIA « made in Ben Aknoun ») devaient mener des opéra·
tions contre les cibles que leur indiqueraient leurs créa-
teurs : les groupes cités plus haut et les populations civiles
qui les assistaient. La barbarie de leurs actes conférait de
la légitimité aux abus de la mafia, qui pouvait se draper
dans la couverture de la lutte antiterroriste. Provoquer une
guerre entre civils, c'est plus intéressant pour le pouvoir
que de continuer à enregistrer des attentats contre tout ce
qui le symbolise. La confusion est telle qu'on ne sait plus
qui est contre qui. Et non pas « qui tue qui », comme veu-
lent l'imposer les relais médiatiques de la mafia pour élu-
der le fond du problème.
Ainsi, l'on a d'un côté des fous sanguinaires qui ter-
rorisent le peuple au nom de l'islam, et de l'autre des cri-
minels qui légitiment leur forfait par la lutte contre ces
intégristes. Pris en étau, le peuple n'a plus qu'à prier pour
son salut.
En exécutant les ordres pour la création de ces
groupes parallèles, le commaodant Ammar Guettouchi
considérait cette mission comme toutes les autres opéra-
tions de diversion. Il avait oublié que les parrains ne lais-
sent aucun témoin derrière eux. Touché à la jambe par un
policier lors d'une fusillade au cours d' une opération à
Telemly, il fut vidé de son sang avant d'être évacué vers
un hôpital parisien. En France, il ne restait plus qu'à
constater son décès.
Le commandant Mohammed Bouzit, dit y oucef, alors
directeur régional de la Sécurité de l'armée de la 5' Région