Page 225 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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Pendant les massacres, les affaires continuent... 223

     Cette caution facilite grandement les démarches
auprès de l'administration et les opérateurs économiques
de l'État. L'obtention du terrain est facilitée, la clientèle
de l'hôtel est assurée.

      S'il s'agit de l'importation de produits de consomma-
tion, il n'y aura aucun problème pour leur dédouanement
et leur commercialisation. Et si d'aventure, un importateur
sans appuis s'amusait à importer le même produit, il serait
tout simplement bloqué au niveau du port. Parfois, on
n'hésite pas à provoquer une pénurie de sucre ou de café
pour accentuer la demande. Ainsi, dès son arrivée sur le
marché, le produit s'arrache.

      Il va sans dire que le financement de ces produits
importés est assuré par une banque algérienne. L'importa-
teur n'a pas besoin d'investir un centime tant qu'il a la
« caution morale » d'un baron du régime. Chaque général
détient le monopole dans un secteur precis. Il y a le général
du médicament (Ghenim), de la bière (Atailia), de l'immo-
bilier (Benkortebi), de la sardine (Bekhouche), du blé
(Larbi Belkheir), etc.

     Les créneaux porteurs, en Algérie, sont le domaine
réservé des associés de la mafia des généraux. Prenons
l'exemple du transport aérien. Qui pourrait se pennettre
d'investir dans ce domaine ? Ce ne sont pas en tout cas
des gens du métier ou des industriels connus.

      Allez savoir à qui appartient vraiment la compagnie
aérienne Khalifa Airways. De création récente, elle se

lance dans un élan de « générosité ») sans pareil en offrant

le double de leur salaire ou plus aux pilotes d'Air Algérie
pour les débaucher, et en sponsorisant tous azimuts un
nombre incalculable de clubs de footbaU, dont l'Olym-
pique de Marseille.

     Au moment où de grandes compagnies internationales
sont confrontées à d'énonnes difficultés économiques, ou
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