Page 227 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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Pendant les massacres, les affaires continuent... 225
tine, Brahim Djeffal, a êtê renvoyê chez lui pour avoir reçu
un entrepreneur concurrent de Ben Boualia.
J'arrête là la liste des méfaits de ce larbin qui a fmi
par se retrouver durant trois années derrière les barreaux
de la prison du Coudiat de Constantine, grâce à un papier
rMigé vite fait chez Mohammed Kaddour, le faussaire du
4' kilomètre de la route du Khroub, toujours prêt à établir
les actes notariés que lui demande le génêral Betchine. Le
journal que Ben Boualia se partageait avec l'épouse du
général ne lui appartient plus. Tous ses biens ont été saisis
durant son séjour en prison. L'argent est destiné à « dé-
dommager » Aicha Betchine, son ex-associée. Pourquoi ce
retournement de situation?
Ayant servi d'homme lige à un mafieux, Ben Boualia
croyait vraiment qu'il était associé à Betchine. En investis-
sant des dizaines de millions dans la campagne électorale
de Zeroual (qui n'en avait pas besoin puisqu'il se servait
de l'argent du Trésor public), Ben Boualia se croyait asso-
cié au pouvoir politique. Il refusait que quelqu'un d'autre
vienne le concurrencer dans son association avec « son )}
général. Ce dernier devait lui être « fidèle ».
Malheureusement pour cet affairiste jaloux, Betchine
est polygame. Insatiable, il ne pouvait se contenter des
affaires que lui brassait Ben Boualia. Lorsque Abdelali
Blikez, autre affairiste de Constantine, a montré le bout du
nez, Ben Boualia s'est enflammé et a publié une lettre
ouverte, pour se plaindre des agissements de Blikez, au
président de la République, Liamine Zeroual, qui aurait dû
lui être reconnaissant de sa contribution à sa campagne
électorale.
Betchine s'est fâché, a envoyé son fils Ahmed donner
une correction à coups de poing à l'associé déchaîné.
Avertie, la police a embarqué Ics deux bagarreurs. Au bout
de quelques minutes, le fils du général a bien entendu été