Page 257 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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tice pour l'A.lgérie  255

      Ce sont les mêmes qui ordonnent l'arrestation des
journalistes, emprisonnent des cadres en violation de
toutes les lois, dénient au peuple algérien son identité, et
le plongent dans )a misère en bâtissant un système dont
les fondements sont la corruption et la hogra.

      Ces généraux mafieux n'ont rien de commun avec les
militaires qui souffrent de la crise du logement au même
titre que n' importe quel autre Algérien. Ils n'ont rien de
commun avec ces officiers et sous-officiers retraités,
expulsés à coups de bombes lacrymogènes et de matraques
des logements de service qu'ils ont occupés durant plus de
vingt ans. Ces mafieux n'ont rien à voir avec ces sous-
lieutenants, lieutenants, capitaines, commandants et lieute-

nants-colonels qui ont, dans le meilleur des cas, un loge-
ment de service dans une cité militaire, mais qui se

retrouvent, dès leur mise à la retraite, sans domicile fixe.
Des SDF qui ont sacrifié les plus belles années de leur vie

au service de la mafia alors qu'ils pensaient servir l'Al-

gérie.
      De tous les pays qui ont vu souffler le vent du chan-

gement à la fin du XX" siècle, seule la malheureuse Algérie
a gardé les mêmes hommes. Dans l'année, Tewfik,
Lamari, Touati, Smaïl, et ce vieux flic de Tounsi sont tou-
jours là. Belkheir, Nezzar, Guenaïzia, Gheziel, Touati,
Abdessalem and co. sont tapis dans l'ombre mais n'ont
pas disparu. Côté politique, Messaadia, Belkhadem, Boute-
flika, Khediri, Belkheir, Bessaieh et Ammimour, eux aussi,
sont toujours là.

      À quand leur vraie retraite ? Chut! Sujet tabou. Il n'y
a que les ennemis de J'Algérie qui posent ce genre de ques-

tion « incongrue ). Passer le relais à plus jeune et plus

qualifié qu'eux ? Il n'en est pas question. « Ils sont indis-
pensables »), ne cessc-t-on de nous répéter. Indispensables
à eux-mêmes, surtout, pour préserver leurs biens mal
acquis.
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