Page 252 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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La mafia des généraux

anniversaire. Un mois plus tard, j'obtiens le droit à l'asile
politique, conformément aux accords de Genève de 1952.

      Pour subvenir à mes besoins durant cette période, en
plus de quelques piges et traductions pour certains jour-
naux étrangers. j'ai trouvé en Tayeb Ouafi, un homme que
j'avais connu par hasard, lors d'un précédent voyage à
Paris, l'ami providentiel. En dépit de ses modestes moyeos
financiers, il m'a tout donné.

      Au plan médiatique, la désillusion est grande. Mon
discours ne s'inscrivant pas dans la grille de lecture des
médias français, je n'intéresse personne. Dénoncer la pègre
des généraux transfuges de l'armée coloniale et leur main-
mise sur l'Algérie, c'est hors-sujet. II faut parler de sang,
de violence, de massacres, d'intégrisme et toujours revenir
sur ce faux débat: « Qui tue qui? ») Toutes mes tentatives
pour me faire entendre auprès des journaux français sont
vaines. Quand elles comprennent que mon discours n'est
pas celui qu'elles attendaient, les chaînes de télévision qui
m'ont contacté ne donnent pas suite. « La marche du siè-
cle» refuse de diffuser le reportage que m'a consacré la
journaliste Isabelle Billet au début de l'année 1998, sur le
thème des demandeurs d'asile dont le dossier a été rejeté
par l'OFPRA. Il faut attendre le mois de mai 2001 pour
que se brise l'embargo médiatique, au moment ouje déses-
pérais de voir la presse française s'intéresser au fond du
problème algérien.

      Tout te mérite en revient au talentueux chroniqueur
et romancier Yasslr Benmiloud, plus connu sous les ini-
tiales YB, qui a contacté Farid Aichoune et Jean-Baptiste
Naudet, journalistes au Nouvel Observateur. Après s'être
assurée de ma crédibilité, la direction du journal donne son
accord pour mon interview. et me fait les honneurs de la
couverture du numéro du 14 juin.
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