Page 250 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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La mafia des généraux

      Plus de deux ans se sont écoulés depuis le début de
son mandat sans qu'il puisse mettre à exécution un iota de
son programme électoral. Bien au contraire. Il prend même
à son compte les accords passés avec l'AIS, ce qui lui .
vaut des critiques virulentes de la presse indépendante. Sa
politique de concorde civile, qui n'a pas su tenir compte
des complexités du drame algérien, des blessures et des
rancœurs accumulées, est un échec lamentable.

      En juin 2001, les événements de Kabylie, qui se sont
élargis à d'autres régions du pays, ont failli l'emporter à
un moment où ses relations avec les décideurs étaient de
plus en plus tendues. Sa destitution serait passée comme
une lettre à la poste, sans la révélation à l'opinion publique
internationale du rôle joué par les généraux dans les hautes
sphères du pouvoir algérien.

      Bouteflika ne sera pas chassé, cette fois-ci, du palais
présidentiel, mais la mafia a réussi un grand coup. Il aura
rait un mandat à blanc. Au même titre que ses prédéces-
seurs, il n'a rien fait pour l'Algérie, si ce n'est l'enfoncer
davantage dans la crise et le chaos. Malgré ses capacités
avérées, il n'3 pu échapper à la manipulation. Pour avoir
été un otage consentant et éclairé, il est plus blâmable que
ses prédécesseurs, avec lesquels la mafia a abusé de la
fibre patriotique et du sens de la responsabilité, à un
moment où le pays s'cnlisait dans une guerre civile qui ne
veut pas dire son nom.
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